mardi 4 octobre 2016

Fresnes : la justice saisie sur l’insalubrité de la prison

En février, l’ARS (Agence régionale de santé) avait signalé deux cas. Ceux de détenus qui, à Fresnes, avaient contracté la leptospirose, une maladie infectieuse que transmet le rat. 


Ce lundi, l’OIP (Observatoire international des prisons) a saisi l’Etat en référé de liberté auprès du tribunal administratif de Melun, au sujet des conditions sanitaires du deuxième plus gros centre pénitencier de France.



« Le problème n’est pas nouveau, détaille Nicolas Ferran, responsable du pôle contentieux de l’OIP. Mais cette fois, suite à la signalisation auprès de l’ARS, l’administration avait communiqué sur une opération d’éradication des rats, punaises et autres nuisibles. Or début septembre, la situation demeurait préoccupante ».

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Pointant du doigt un « probable » manque de moyens financiers et humains, l’OIP dénonce le fait que personne ne remédierait à l’insalubrité constatée dans la prison. « Des prisonniers nous racontent que les toilettes de la cour, par exemple, ne sont jamais nettoyées, poursuit Nicolas Ferran. Elles seraient dans un tel état qu’ils n’y vont plus et urinent n’importe où. Il y a sans doute un travail de prévention à faire auprès d’eux, mais en tout état de cause, il devrait le personnel devrait aussi être obligé de ramasser et nettoyer ».

Du côté du syndicat FO pénitentiaire, on confirme l’existence du problème depuis de nombreuses années.

Et « pour une fois, on rejoint l’OIP sur une de nos problématiques », constate Yohan Karar, délégué national et gardien à Fresnes. Mais là où les uns tiennent pour responsables l’administration et les pouvoirs publics, les autres rejettent avant tout la faute sur les détenus.

« Avant même un manque de moyens humains, il y a de très grosses lacunes de civisme, affirme Yohan Karar. Il faut absolument que les détenus se comportent mieux. Qu’ils arrêtent de jeter leurs détritus par la fenêtre, alors même que les surveillants nettoient quotidiennement la prison. Pour autant la situation est dramatique et moi non plus je n’y ai pas cru jusqu’à ce que je le vive. Mais je vous assure que la nuit, on marche sur des rats ».

Si le tribunal de Melun accepte le recours de l’OIP, une audience devrait se tenir sous les 48 heures. Pour le moment, la prison de Fresnes n’a pas réagi.

Le Parisien

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