dimanche 16 octobre 2016

Saint-Aubin-Routot : le détenu en sang perd connaissance après le coup

« J’étais énervé : c’était le matin. Si ça se trouve, il m’aurait énervé l’après-midi, ça ne m’aurait rien fait », grogne Rachid, Havrais de 36 ans. 

« Les propos de monsieur devant cette juridiction ne viennent pas nous rassurer », souffle le parquet.

Ce jeudi, le prévenu ne cache pas qu’il pourrait déraper encore. Son casier judiciaire ne vient pas davantage mettre en confiance. Il est composé de trente et une mentions, dont vingt-quatre condamnations pénales.



Une 25e condamnation

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Rachid purge depuis plusieurs années des peines pour des violences et des vols. Au centre pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot, il a croisé sa victime de 55 ans.

Le Havrais soupçonne cet autre détenu d’avoir rapporté à l’administration qu’il possède un frigo sans avoir cantiné. Le 21 avril 2015, Rachid, force de la nature, vient à sa rencontre et lui flanque un coup-de-poing au visage. KO, le gringalet tombe. Sa tête claque au sol. Il perd connaissance.

« J’étais énervé. Le coup est parti tout de suite. Moi-même, j’ai eu peur quand j’ai aperçu tout le sang », confesse Rachid. Seulement, lorsqu’il voit la victime inanimée, il regagne sans hésiter sa cellule. « Quand j’ai vu le sang, j’ai pensé que c’était fini pour lui », avoue le Havrais. Il concède la différence de gabarits. « Mais, plusieurs fois, je lui ai dit de se taire, de ne plus me parler. Après, s’il ne veut pas comprendre... », laisse-t-il planer.

Dans le box, les dents serrées

Depuis ces faits, le détenu a été transféré à Val-de-Reuil (Eure). « Une situation similaire pourrait s’y présenter ? », aimerait savoir la juge.

« Je prends sur moi. Après, il ne faut pas me chercher. Je suis en prison. C’est facile pour vous de parler, réplique Rachid. Mais il faut être en prison pour savoir de quoi on parle. »

La leçon de morale au prévenu vient aussi de la victime. « Monsieur a un enfant. Il ferait mieux de penser à lui, explique celui détenu pour des escroqueries. La prison, ça doit servir. J’espère que ça va lui servir. »

Dans le box, Rachid serre fortement les dents pour ne pas s’emporter. « Les gens incapables de reconnaître leurs torts, ça m’énerve ! », lâche-t-il alors que la victime maintient ne pas l’avoir dénoncé. Il est condamné à six mois de prison ferme supplémentaires. Et, il devra verser 850 € de dommages-intérêts.

Paris Normandie

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