Un détenu du centre pénitentiaire de Nantes qui purgeait une peine pour tentative d’assassinat a réussi à s’évader mercredi matin à Nantes, blessant trois surveillants à coups de cutter, alors qu’il avait été transféré à l’hôpital pour y subir des examens, suscitant l’émoi des syndicats pénitentiaires.
« Ce (mercredi) matin vers 10 h, un détenu du centre pénitentiaire de Nantes s’est évadé profitant d’un transfert à l’hôpital où il devait subir une radio suite à une blessure à la cheville », a relaté dans un communiqué le procureur de la République de Nantes, Brigitte Lamy.
Arrivé à l’hôpital, « le détenu (Stéphane Goetz, N.D.L.R.) a sorti une lame de cutter qu’il avait minutieusement cachée puisqu’elle n’a pas été découverte lors de sa fouille », a expliqué Samuel Gauthier, délégué CGT du centre pénitentiaire.
« Il en a usé pour blesser les trois collègues : pour certains c’est à la main et au visage, d’autres à la jambe », puis s’est évadé.
Une fois dans la rue, l’homme « a tenté de monter à bord d’un véhicule ». « Un des surveillants est intervenu pour l’en empêcher », a indiqué Mme Lamy. Un scooter est alors arrivé et « M. Goetz est monté dessus », a-t-elle ajouté. Des taches de sang sur plusieurs dizaines de mètres étaient visibles le long du CHU tandis que la police scientifique prenait des photos.
« Particulièrement signalé »
Une information judiciaire a été ouverte « pour évasion avec usage d’une arme et violences sur agents de l’administration pénitentiaire (peine encourue 10 ans pour l’évasion, la plus sévèrement réprimée) », selon le procureur.Dans l’après-midi, la police judiciaire nantaise, aidée par celle de Rennes, en charge des recherches et de l’enquête, a mobilisé pas moins de soixante hommes munis de la photo de l’homme évadé.
Stéphane Goetz, né en 1986 à Nancy, est un détenu « particulièrement signalé » selon l’expression des syndicats pénitentiaires. « Il a été condamné par la cour d’assises du Finistère en 2012 pour tentative d’assassinat mais a fait appel de cette condamnation », a souligné Mme Lamy.
Il est de plus « mis en examen par un juge d’instruction de Rennes pour des faits de vols en bande organisée » et « également mis en examen à Rennes pour une tentative d’assassinat sur un codétenu », a ajouté Mme Lamy.
Son degré de dangerosité nécessitait durant son transfert, estiment les syndicats, une escorte policière en plus des surveillants, ce qui n’était pas le cas. Le délégué régional de l’Ufap-Unsa, Yann Hervé, a affirmé mercredi soir que c’était une « erreur de saisie » qui est à l’origine de l’absence de soutien policier.
Récidive
« Il s’est avéré que le niveau d’escorte était décidé de niveau 3, qui correspond au niveau minimal pour un accompagnement par les forces de l’ordre en plus de l’escorte pénitentiaire », a-t-il relaté. Mais lors de l’affectation du détenu en bâtiment, « il est fait état, sans aucune raison apparente, d’un niveau d’escorte 2 qui n’oblige en aucun cas l’accompagnement par les forces de l’ordre », a-t-il déclaré, ajoutant : il faut « qu’on trouve un responsable parce que c’est inadmissible ».La CGT, l’Ufap et FO ont appelé au blocage de la maison d’arrêt de Nantes ce jeudi à partir de 6 h. Les syndicats demandent une « révision totale des niveaux d’escorte établis pour chaque détenu du Centre Pénitentiaire de Nantes » ainsi que le « maintien des fouilles intégrales systématiques ».
Selon un de ses anciens avocats, Goetz a déjà été condamné pour une première tentative d’évasion, déjà lors d’un transfert médical au CHU de Nantes. Cette fois-là, il avait été rattrapé par les surveillants.
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