Après des tas d’opérations d’assainissement infructueuses à la prison de Sequedin depuis 2013, la pénitentiaire refait toute la tuyauterie. Conséquence : une partie des détenus sera transférée ailleurs durant les travaux.
La prison de Sequedin n’a qu’un peu plus de dix ans, et déjà, montre des signes d’obsolence. Au premier chef, la tuyauterie, à refaire totalement, sous peine d’exposer les quelque 800 détenus à la légionellose, grave maladie respiratoire provoquée par un taux trop élevé de légionelles, des bactéries présentes dans les réseaux d’eau chaude.
Un calendrier des travaux a été élaboré par la direction interrégionale des services pénitentiaires, afin d’éradiquer une bonne fois pour toutes le problème des légionelles à la prison de Sequedin.
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Les travaux en détention devraient débuter en septembre, de source pénitentiaire, pour se terminer, selon les sources, avant Noël, ou en mars. « L’été est toujours une période compliquée en prison, entre la chaleur et la surpopulation. » Pour ce qui concerne la partie administrative, ils ont déjà commencé.
Surpopulation carcérale
Seront concernés d’abord la maison d’arrêt pour femmes, puis le centre national d’évaluation (CNE), structure qui étudie la dangerosité des détenus en fin de peine. Et enfin, c’est là que le bât blesse en raison de la surpopulation carcérale, la tuyauterie des deux bâtiments hommes devra être refaite totalement. C’est prévu aile par aile, soit demi-bâtiment par demi-bâtiment. Le taux d’occupation de la partie dédiée aux hommes est de 155 % ; ainsi vider, même provisoirement, la moitié d’un bâtiment ne s’improvise pas.Deux solutions sont à l’œuvre : d’abord, le transfert des détenus vers d’autres établissements pénitentiaires. « Il y a 8 transferts par semaine actuellement, mais il y a plus d’arrivants que de sortants, parfois on en écroue 20 par semaine ! », indique Guillaume Pottier, représentant local du syndicat UFAP-UNSA-Justice. La justice est incitée à « envoyer » les prévenus et les condamnés à de courtes peines vers d’autres maisons d’arrêt.
Deuxième solution, pour ceux qui restent : regrouper les détenus dans les cellules occupables. Ils seront souvent à trois dans 9 m2, soit deux dans des lits superposés, un sur un matelas par terre. « Ça va être le bordel, commente Guillaume Pottier. Le matin, quand on vérifie s’ils sont vivants (c’est la procédure classique), on ouvre la porte et on se retrouve en infériorité, avec un type qui dort par terre. »
Contentieux contre Eiffage
Comment en est-on arrivé là ? Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires, détaille : « On a essayé différents modes opératoires, il fallait toujours traiter l’ensemble de l’eau chaude sanitaire. » Selon le haut fonctionnaire, le problème existe depuis l’ouverture de la prison en 2005. « Un contentieux est ouvert, dans le cadre de la garantie décennale », contre Eiffage, donc, le constructeur de l’établissement. Pas moins de 170 points ont été répertoriés par la pénitentiaire au titre de défauts de conception.Mais la première fois que les analyses, régulières, ont révélé un taux de légionelles supérieur à la normale, c’était en mars 2013. « La direction nous a expliqué que les tuyaux n’étaient pas faits pour la surpopulation », commente Sébastien Corselis, délégué FO-Pénitentiaire.
Quel est le budget de ces travaux d’ampleur ? Pour le moment, nous n’avons pas eu la réponse. En tout cas, les précédents traitements anti-légionelles ont déjà coûté, selon FO-Pénitentiaire, « plus de 300 000 € ».
La Voix du Nord
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