jeudi 5 mai 2016

Insertion et probation, parents pauvres de la pénitentiaire

Fin 2015, les régimes indemnitaires dans l’administration pénitentiaire devaient être revalorisés. Ils le seront… sauf pour l’insertion et la probation.

Vanessa Fouillet et Mathieu Besson-Courmont, représentants syndicaux CGT et conseillers d'insertion et de probation en Indre-et-Loire. - Vanessa Fouillet et Mathieu Besson-Courmont, représentants syndicaux CGT et conseillers d'insertion et de probation en Indre-et-Loire.

 C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Deux points d'augmentation (échelonnés) pour tous les corps de l'administration pénitentiaire mais un seul – conditionné à des arbitrages interministériels – pour l'insertion et la probation (IP).

Ce manque de considération, malgré la conférence de consensus de 2013 reconnaissant la place de l'insertion et de la probation dans la prévention de la récidive, conditionne aujourd'hui la montée au créneau de la CGT Insertion et Probation, le Snepap-FSU et CFDT interco-justice, en intersyndicale.

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Pour Mathieu Besson-Coumont et Vanessa Fouillet, représentants syndicaux CGT et conseillers d'insertion et de probation en Indre-et-Loire, l'occasion de rappeler certaines revendications anciennes, mises en veille au regard des efforts consentis en matière de ressources humaines.
 Très longtemps à la traîne en matière d'effectifs, le département souffre moins qu'hier d'une surcharge de travail. Ainsi, des conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP) qui avaient encore 150 personnes à gérer chacun, n'en ont plus « que » 80 aujourd'hui. Un mieux aller, même si les préconisations plafonnent à 60 personnes suivies par conseillers.

 Du coup, les revendications statutaires remontent à la surface : accès à la catégorie A pour les CPIP et A + pour les directeurs pénitentiaires d'insertion et de probation (et, à minima, alignement sur le prochain statut des directeurs de services pénitentiaires). Ceux qui gèrent toutes les personnes sous main de justice qui ne sont pas derrière des barreaux mais qui, saisis par le juge d'application des peines, interviennent après une condamnation pour faire appliquer une décision de justice sans autre rempart que leur professionnalisme, veulent désormais des actes.

 En matière statutaire et de mesures indemnitaires, donc, mais aussi sur les pensions de retraite, le plan de recrutement et les moyens. Maintenant – avant l'élection présidentielle de 2017 – et pour tous.
Les discrets de la grande muette civile compte bien faire entendre leur voix le 10 mai, à Paris.

en chiffres

> Sur les 249.000 personnes prises en charge par l'administration pénitentiaire en France au 1er janvier 2016, 172.000 sont suivies en milieu ouvert.
 > Ces 172.000 personnes sont suivies par 3.000 conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP).
 > Ils sont 24 en Indre-et-Loire (un de plus en septembre prochain).
> Ils ont en charge environ 1.550 personnes : 1.350 en milieu ouvert et 200 en milieu fermé.

La Nouvelle République

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