mercredi 5 octobre 2016

Le baron de la drogue niçois écroué dans le Var

Suspecté d'être le plus important chef du trafic de stupéfiants à Nice, qui vient d'être démantelé, Christophe D. menait grand train. Personne ne soupçonnait sa double vie.

Prison La Farlède

Pas sûr que les équipements de la prison de La Farlède lui permettent de maintenir au top ses performances sportives…



Mis en examen vendredi pour « trafic de stupéfiants, blanchiment et association de malfaiteurs », en même temps que dix autres personnes, par un juge d'instruction niçois, Christophe D., triathlète de haut niveau, a été écroué au centre pénitentiaire de l'aire toulonnaise en attendant son jugement. Qualifié de « figure montante » du banditisme niçois, l'homme âgé de 35 ans a été stoppé net dans son ascension.

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L'enquête, menée par la PJ de Nice, a nécessité une année de travail, d'investigations et de surveillances. 580 kg de cannabis, 25 kg de cocaïne, 500.000 euros en liquide, douze armes de guerre, des gilets pare-balles, des cagoules, des postiches, etc. ont été saisis dans cinq box de résidences à Nice-Nord et Nice-Est. Selon les policiers et le parquet de Nice, l'équipe, dont Christophe D. avait pris la tête, était « peut-être la seule aussi structurée ». « Le haut du panier niçois », en quelque sorte.

DOUBLE VIE BIEN REMPLIE

De quoi remplir déjà largement ses journées et ses nuits pour rester au sommet…

Mais le Niçois, décidément doté d'une forme olympique, avait une autre corde à son arc. Tout aussi exigeante mais d'une autre façon. Taïwan, Bahreïn, Miami, Rome, etc.: autant de triathlons, dont plusieurs Iron Man, auxquels Christophe D. a participé en 2016.

Début septembre, le Niçois avait même pris part au Championnat du monde en Australie, à Sydney.

Le triathlon, c'était sa grande passion. Il avait d'ailleurs terminé dans les 150 premiers de sa catégorie à l'Iron Man de Nice en juin dernier, une des courses les plus difficiles au monde.

Clé de cette réussite? L'entraînement, l'entraînement et encore l'entraînement. Pas un jour sans que ce sportif ne poste une photo de lui sur les réseaux sociaux en plein effort. À la piscine, en plein footing, sur les routes de l'arrière-pays, on découvre sur tous ces clichés un jeune homme passionné par l'effort. « On voyait bien qu'il avait des revenus très importants, témoigne un triathlète niçois. Il avait toujours le dernier vélo hors de prix ou les derniers accessoires et parcourait le monde pour faire des courses. C'est beaucoup d'argent mais on n'avait pas idée d'où venait les fonds. »

Le mystère est désormais levé et la double vie du sportif dévoilée au grand jour.

"GROSSISTE NIÇOIS"

L'enquête menée par les stups et la brigade financière particulièrement difficile par le fait que les trafiquants utilisaient des téléphones cryptés. « Ces personnes étaient très méfiantes, a indiqué le commissaire Philippe Frizon, chef de l'antenne de police judiciaire de Nice, elles se rencontraient souvent sur les collines niçoises à l'abri des regards et il fallait être présent sur le terrain à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour arriver à déterminer la manière dont elles pouvaient agir ».

D'après le procureur de Nice, Christophe D. était aidé par quatre « lieutenants » qui se partageaient le trafic sur les différents quartiers de la ville. Le réseau aurait écoulé sur la ville de Nice et quelques localités voisines plusieurs tonnes de résine de cannabis et des dizaines de kilos de cocaïne au cours de ces dernières années.

Christophe D. avait déjà été condamné à quatre reprises pour trafic de stupéfiants dont la dernière fois en 2007 à huit ans d'emprisonnement.

Lors de son procès, il avait été désigné comme « le grossiste niçois » d'un vaste réseau mené par Ahmed Kellouch, un gros trafiquant international en fuite. Selon les enquêteurs, il avait immédiatement repris ses activités dès sa sortie de prison en 2011.

Nice Matin

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