Le détenu avait bénéficié d'une permission de sortie. Il affirme avoir été frappé alors qu'il regagnait la maison d'arrêt.
"Ma seule faute, c'est d'avoir trop parlé en promenade. Je n'aurais pas dû dire que j'avais une permission et donner la date de mon retour", regrette le prévenu à la barre de tribunal correctionnel de Béziers.
Ce vendredi, il comparaissait pour avoir tenté de faire entrer 135 g de résine de cannabis en prison, le 13 mars dernier, à son retour de permission.
Le prévenu : "Ils veulent que je rembourse"
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Arrivé paniqué devant le centre pénitentiaire, le visage tuméfié, le détenu avait rapidement éveillé les soupçons de surveillants qui, pendant la fouille, avaient trouvé la drogue sur lui. "Je me suis fait agresser un peu avant mon arrivée à la maison d'arrêt. Je n'aurais pas dû accepter, j'ai eu peur, pour moi, pour ma sœur qui m'accompagnait. J'ai pris le truc, je n'aurais pas dû", explique-t-il au tribunal. Il ajoute, persuasif : "Je n'ai jamais touché aux stups, je ne suis pas dans le trafic."
"Pourquoi ne pas avoir prévenu les surveillants dès votre arrivée ?", interroge la présidente du tribunal, Claire Ougier. Sans sourciller, le prévenu résume la situation : "Ça aurait été pire. Ils n'ont pas récupéré leur colis, aujourd'hui, je suis sous pression, ils veulent que je rembourse."
Le rapport des gardiens semble confirmer sa version
Pour le parquet, Philippe Romanello prend la parole : "Je suis par nature sceptique, mais tel n'est pas le cas aujourd'hui. Il n'a jamais été condamné pour stupéfiants. Le rapport des gardiens semble corroborer les affirmations du prévenu." Le vice-procureur de la République requiert alors 35 h de TIG à effectuer à l'encontre de celui qui se serait retrouvé, bien malgré lui dans la situation d'une “mule”.
Le visage tuméfié
La défense réclame une dispense de peine : "Il est arrivé à la maison d'arrêt dans un tel état que les surveillants ont pris des photos de son visage. Ce n'est pas un détenu qui pose problème. Cet après-midi (vendredi-NDLR) il doit en outre passer en conseil disciplinaire à la maison d'arrêt pour des faits pour lesquels il a été contraint. Il est harcelé pendant sa détention. Pour lui, être placé en quartier d'isolement serait certainement préférable."
Le prévenu n'a pas été relaxé mais dispensé de peine. "C'est une décision exceptionnelle", a souligné Claire Ougier. Les scellés ont, quant à eux, été confisqués. Ils seront détruits.
Midi Libre
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