Un homme placé en détention provisoire après une plainte pour viol s'est suicidé par pendaison dimanche dernier à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses.
Il s'agit d'un cadre qui occupait un poste à responsabilités dans une entreprise de l'agglomération toulousaine.
Ce célibataire, âgé de 47 ans, avait fait l'objet d'une plainte d'une de ses collègues, rapporte ce samedi son avocat, Me Laurent Boguet, confirmant une information de la Dépêche du Midi.
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Le 8 avril, le quadragénaire avait été mis en examen pour «viol» et placé sous mandat de dépôt sur réquisition du parquet de Toulouse, motivé par une précédente procédure pour «attouchements» à Paris.
L'avocat qualifie d'«excessive» la caractérisation de viol, alors que le mis en cause niait toute pénétration que, selon lui, rien ne prouve, à la vue d'une vidéo dans un bar bondé en plein centre de Toulouse, à proximité de deux vigiles.
Mais il juge surtout «insupportable» qu'on puisse incarcérer «sans la moindre ronde, ni dispositif élémentaire» de surveillance, un homme «fragile», qui avait toutes les garanties de représentation» et pour lequel la prison signifiait une «mécanique infernale» de déchéance professionnelle et sociale.
Me Boguet, «résolu à obtenir des explications», a prévu d'engager une action pour l'ouverture d'une enquête. Il se dit prêt, «s'il le faut, remonter jusqu'à la cour de justice européenne des droits de l'homme où la France sera une fois de plus condamnée pour la gestion de ses prisons».
L'avocat toulousain affirme qu'«en France, en 2016, il n'y a pas de volonté politique, pas de moyens financiers, pas de moyens humains, c'est le je m'en foutisme érigé au rang de fonctionnement administratif» (exact), dénonçant un taux de suicide en prison équivalent à celui de la Turquie.
Une étude de l'INED publiée en 2014 estimait que, dans les prisons françaises, le suicide est sept fois plus fréquent qu'en milieu libre et que près d'un décès sur deux est un suicide.
Le Parisien
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