Arrêté à Bruxelles le 18 mars, le suspect-clé des attentats de Paris est actuellement incarcéré à Bruges, en Belgique. Son transfèrement vers une prison française doit avoir lieu d'ici moins de dix jours et sous très haute surveillance.
Dans moins de 10 jours, Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos jihadistes qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre, sera transféré de la prison de Bruges, en Belgique, vers la France où des juges l'auditionneront.
Très attendu par les autorités françaises pour faire la lumière sur le réseau jihadiste derrière les tueries de Paris et Bruxelles, son transfèrement s'annonce sous très haute sécurité.
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Le Français de 26 ans, qui résidait en Belgique, a été arrêté à Bruxelles le 18 mars, après quatre mois de cavale. Inculpé de "participation à des assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste" par la justice belge, il est actuellement incarcéré à Bruges, dans le nord-ouest de la Belgique, à quelque 300 kilomètres de la capitale française.
Alors qu'il refusait dans un premier temps d'être livré à la France, Salah Abdeslam a finalement donné fin mars, après les attentats de Bruxelles, son consentement quant à l'exécution du mandat d'arrêt européen émis par la France, permettant une accélération de la procédure de transfèrement.
Transféré par la route ou les airs
La sortie de Salah Abdeslam pour rejoindre une prison française sera ultra-encadrée, tout comme son entrée à bord d’une ambulance avec aux manettes des unités spécialisés du Raid ou du GIGN. Des hommes entraînés et lourdement armés pour faire face à toute tentative d'évasion.
Salah Abdeslam pourrait arriver en France par la route à bord d'un convoi massif, composé sans doute de véhicules blindés. Autre scénario envisageable: les airs, en avion ou en hélicoptère.
"Le service qui va être en charge de ce transfèrement va probablement jouer les deux options. C’est-à-dire être capable de jouer les deux hypothèses de manière à laisser planer un flou et ne pas annoncer au départ quelle va être la configuration qui va être choisie", estime l’ancien patron du GIGN Frédéric Gallois auprès de BFMTV.
Ce sont probablement les services belges qui sortiront Salah Abdeslam de prison. Ils le remettront ensuite aux Français. Ce sera le moment le plus risqué du transfèrement.
Une détention à Fleury-Mérogis ou Fresnes ?
Une fois écroué dans l'Hexagone, ses conditions de détention seront certainement particulières elles aussi. Fleury-Mérogis ou Fresnes: c'est dans l'une de ces deux prisons franciliennes que le logisticien présumé des attentats du 13 novembre à Paris devrait être transféré. Toutes deux sont capables d'accueillir ce type de détenu et elles se situent non loin du pôle antiterroriste où les juges français l'auditionneront.
Salah Abdeslam sera vraisemblablement placé à l'isolement et les rondes devraient également être renforcées.
"Dans un cas comme celui-là, il y aura sans doute une vigilance accrue sur la prévention du risque suicidaire et sur, bien évidemment, ce qui relève des risques d’évasion et autres", explique Sylvain Roussilloux, secrétaire national du syndicat des personnels de l’administration pénitentiaire et des services judiciaires SNEPAP-FSU.
"C’est sans doute peut être le médical qui viendra à lui, ou les services sociaux, ou les acteurs comme les avocats et autres", détaille encore Alexis Grandhaie, secrétaire national de la CGT pénitentiaire.
Salah Abdeslam, qui s'était muré dans le silence dès le lendemain de son arrestation après s'être initialement exprimé, "souhaite collaborer avec les autorités françaises", a assuré fin mars Cédric Moisse, l'un de ses avocats.
BFMTV
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