Le ministre de la Justice n'exclut pas ce mercredi matin qu'il y ait eu «un problème de personnel» la nuit où Romain Farina s'est donné la mort...
Au lendemain du suicide de l’ex-directeur de Villefontaine (Isère), retrouvé pendu mardi matin dans sa cellule de la prison Lyon-Corbas, beaucoup de questions demeurent sur la manière dont Romain Farina, pourtant placé sous surveillance a pu passer à l’acte.
Dès mardi, le manque de personnels au sein de la maison d’arrêt a été rappelé par le syndicat des personnels pénitentiaires Ufap-Unsa.
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Interrogé par 20 Minutes, un surveillant avait indiqué que, faute d’effectifs suffisants, trois rondes avaient eu lieu la nuit du suicide dans le quartier d’isolement au lieu des quatre prévues habituellement.
Invité sur RTL ce mercredi matin, Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice, a rappelé qu’une enquête administrative était en cours pour éclaircir les circonstances de ce décès.
« On a des personnels en souffrance »
« Normalement, il doit y avoir quatre rondes. Est-ce qu’elles ont été effectuées ? Est-ce qu’il y avait effectivement un problème de personnel ? […] C’est plausible », a déclaré le garde des Sceaux. « On a des prisons suroccupées et on a des personnels qui sont en souffrance. Il y a beaucoup de pression », a ajouté Jean-Jacques Urvoas, en rappelant toutefois les « efforts » faits par l’État en matière de recrutement.>> A lire aussi : Le suicide en prison de l'ex-directeur soupçonné de pédophilie aurait-il pu être évité?
Mardi, vers 5 h 40,l’ex-directeur de Villefontaine, soupçonné de dizaines de viols sur des écoliers de l’Isère et du Rhône où il avait également enseigné, avait été retrouvé pendu avec son drap par un gardien, lors de la dernière ronde de la nuit. Ce dernier avait alors déclenché l’alerte suicide, mais à l’arrivée du SAMU et des pompiers, il était trop tard.
A Corbas, à l’instar de tous les établissements pénitentiaires, plusieurs mesures ont été prises ces dernières années pour prévenir les suicides. Les personnels ont été formés pour repérer les détenus aux tendances suicidaires. « Il y a aujourd’hui 144 cellules lisses dans lesquelles il n’y a aucune capacité de pendre, puisque la pendaison est le phénomène le plus utilisé. Il y a des couvertures et des draps indéchirables et l’administration pénitentiaire a installé un système de codétenus de façon à ce qu’il y ait une surveillance », a indiqué le ministre de la Justice ce mercredi matin.
>> A lire aussi : Suicide de l'ex-directeur de Villefontaine: «J'ai la rage», confie le père d'une jeune victime
Il ne pouvait pas partager sa cellule avec d’autres détenus
L’ex-directeur de Villefontaine n’était pas dans l’une de ces cellules, utilisées sur un temps très court en cas de crise suicidaire et sur décision de justice selon l’Ufap/Unsa. « Dans le cas présent, la personne était détenue pour des faits qui n’amènent pas le fait qu’il puisse partager sa cellule avec un autre détenu. Il aurait probablement eu un péril (pour sa vie, ndlr). Moi, j’ai la responsabilité comme ministre de la Justice de garantir le droit à la vie car cette personne devait rendre des comptes à la société et aux victimes. »« Quand quelqu’un veut se suicider, vous pouvez prendre toutes les mesures, il finira par le faire avec n’importe quel moyen », a conclu Jean-Jacques Urvoas, assurant que « l’Etat défendra ses positions » face aux victimes dont certaines ont indiqué mardi qu’elles souhaitaient porter plainte contre l’administration pour faute lourde.
20 Minutes
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