vendredi 1 avril 2016

Une cinquantaine de conseillers d'insertion et de probation manifestent à Strasbourg

Une cinquantaine d'agents des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP), fers de lance de la prévention de la récidive, ont manifesté jeudi devant la direction régionale de l'administration pénitentiaire à Strasbourg pour dénoncer des sous-effectifs et réclamer de meilleures conditions de travail.

Les agents, venus de l'ensemble des régions Alsace, Lorraine et Franche-Comté - où ils sont 300 au total - brandissaient des pancartes proclamant "Urgence, SPIP en détresse".

Ils ont d'abord manifesté devant le siège régional de leur administration, où une délégation a été reçue, puis devant la maison d'arrêt de l'Elsau.

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Depuis près de deux mois, les conseillers et cadres des SPIP ont multiplié les grèves du zèle, boycotts de réunions, journées mortes et assemblées générales, leur statut spécial les privant du droit de grève.

"Nous sommes là pour dire à notre administration: +vous voulez qu'on fasse du bon travail? Nous sommes motivés! Mais donnez-nous les moyens!", a expliqué à l'AFP Estelle Carraud, du syndicat SNEPAP-FSU.

"Chaque agent gère en moyenne plus de 100 personnes, alors que, de l'aveu même du gouvernement, il faudrait descendre à 60", a dit Bastien Peden, du même syndicat.

Peu connus du grand public, les agents du SPIP sont au coeur de l'exécution des peines prononcées par les tribunaux.

Leur rôle de suivi concerne aussi bien les détenus (appui socio-éducatif, préparation à la sortie) que les personnes bénéficiant d'un aménagement de peine (semi-liberté, bracelet électronique, placement extérieur) ou celles suivies en milieu ouvert (libération conditionnelle, sursis mise à l'épreuve, contrainte pénale ou travail d'intérêt général).

Selon les syndicats, ils ont été "écartés en décembre 2015 de +mesures historiques+ (revalorisation indemnitaire et statutaire) dont a bénéficié le reste du personnel de l'Administration pénitentiaire dans le cadre du plan de lutte anti-terrorisme (PLAT)".

"On nous demande pourtant de participer à la lutte contre la radicalisation, en repérant et signalant les profils susceptibles de basculer", a commenté M. Peden. "Or les agents sont au bord du burn-out".
D'autres rassemblements sont prévus les 7 et 14 avril à Paris, avant la tenue d'une manifestation nationale programmée le 10 mai à Paris. Les syndicats doivent également être reçus lundi par le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas.

Le Parisien

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