Quand l’escorte policière est venue pour l’emmener au dépôt, ses avocats racontent avoir cru à une blague.
Mais Sonia E. a bien passé 48 heures de prison à la maison d’arrêt des femmes à Fresnes la semaine dernière. Pour quelle raison ? Pour « rien », dénoncent Mes Julien Dubs et Anne-Hélène Ricaud.
Cette jeune femme de 26 ans a été interpellée le 28 janvier dans un appartement de la cité du Chaperon Vert, à Arcueil.
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Des policiers découvriront des stupéfiants dans ce logement où vit l’un des deux hommes qui seront arrêtés en même temps qu’elle. Placée en garde à vue, la jeune femme est déférée le samedi au tribunal, où on lui notifie sa convocation par procès-verbal (CPPV). Un juge des libertés et de la détention la place sous contrôle judiciaire. Autrement dit elle est libre, mais soumise à plusieurs obligations.
Sonia E. est convoquée le lundi devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de Créteil, qui juge les affaires de comparutions immédiates. Elle demande le renvoi de son affaire pour préparer sa défense, et l’obtient. « Elle aurait donc simplement dû être maintenue sous contrôle judiciaire », expliquent ses avocats.
Une décision « totalement arbitraire »
Mais au lieu de cela, le président et ses deux assesseurs décident de la placer sous mandat de dépôt. Autrement dit, de l’envoyer en prison dans l’attente du procès. « La seule raison pour laquelle elle aurait pu être écrouée, c’est si elle avait violé son contrôle judiciaire ».
Une décision « illégale » et « totalement arbitraire », dénoncent Julien Dubs et Anne-Hélène Ricaud, qui l’ont fait valoir lors d’une nouvelle audience devant la même chambre, le 1er février. Audience à l’issue de laquelle le procureur a requis sa libération et son maintien sous contrôle judiciaire, « expliquant que le tribunal ne pouvait pas, légalement, l’envoyer en prison », relate Anne-Hélène Ricaud.
L’avocate estime que leur cliente a payé pour son passé — elle est sortie de prison en juillet pour avoir fait la « mule », c’est-à-dire avoir transporté des stupéfiants, — et son « comportement en garde à vue », puisqu’elle a assuré n’avoir rien fait lorsqu’elle a été arrêtée. Ce sera à nouveau au tribunal d’en décider le 7 mars prochain...
Le Parisien
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