jeudi 16 février 2017

Maison d'arrêt Nancy-Maxéville : le médecin prescrit « la casquette à l'envers »

Le centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville est sous tension selon le syndicat FO qui dénonce des conditions de travail compliquées, un manque d'effectif, mais aussi l'absence de réaction de la direction.  

Première source d'inquiétude des agents, les fouilles sectorielles. Mises en place par les ERIS, des agents cagoulés pour ne pas être reconnu, ces fouilles permettent habituellement la découverte de téléphones portables ou de stupéfiants, mais à Nancy les trouvailles sont plus surprenantes.


Ainsi lors des deux dernières fouilles sectorielles organisées dans l'établissement, « des pinces et des scies ont été découvertes, ce qui est assez rare dans les prisons françaises » constate amèrement Fadila Doukhi, responsable syndicale FO.

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Cette dernière explique ces trouvailles par un nombre important de parachutages venant de l'extérieur « pour mettre fin à ces pratiques, il faudrait plus de patrouilles de police autour de l'établissement pour intimider, mais aussi la pose d'un grillage et de barbelés plus hauts comme à Metz où il n'y a plus de parachutage » selon Fadila Doukhi.

Pour faire le ménage dans la prison, le syndicat FO demande l'organisation d'une fouille générale en une fois « avec beaucoup de personnels, mais le manque d'effectif des ERIS ne permet pas la tenue de cette fouille » regrette Fadila Doukhi qui souhaite également la mise en place « rapide d'Equipes Locales de Sécurité Pénitentiaire qui pourront effectuer des extractions médicales, des transferts et qui seront assermentées pour contrôler les personnes qui rôdent autour de la structure et effectuer des fouilles. »

Le souci c'est que le recrutement se fera sur l'effectif déjà existant  « et il manque déjà beaucoup d'agents à Nancy-Maxéville. »

Selon la responsable syndicale « les agents pénitentiaires se sentent abandonnés et en danger » dans un établissement en surpopulation « il y a quinze jours, 36 détenus dormaient sur des matelas au sol. »

Fadila Doukhi pointe la structure même de l'établissement nancéien composé d'une maison d'arrêt avec des personnes en attente de jugement, mais aussi un quartier femme de 32 places et surtout un centre de détention pour des condamnations définitives égales ou supérieures à deux ans « il n'est pas adapté et amenagé pour de longues peines, nous n'avons pas d'effectif pour nous occuper d'eux, pas trop d'intervenants, ni trop d'activités. »

Dans ce contexte difficile, Force Ouvrière dénonce également l'absence de réaction de la direction de l'établissement avec plusieurs exemples à l'appui. Ainsi selon Fadila Doukhi « un détenu a été voir un médecin, car il avait mal au cou, le praticien lui a délivré un certificat médical prescrivant le port de la casquette à l'envers » l'unique moyen de soins pour cette personne « selon le médecin, la direction ne dit rien. »  Autre exemple « sur les portes des cellules, nous avons des oeilletons pour voir les détenus, à Nancy les détenus bouchent l'oeilleton, normalement c'est interdit, mais il ne faut rien dire, à Épinal le détenu qui bouche prend sept jours de quartier disciplinaire. »

Le syndicat regrette également le silence de la direction face à au mal-être des agents pénitentiaires...

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