jeudi 23 février 2017

Nancy - Casquette à l’envers sur ordonnance

Un médecin a autorisé un prisonnier de Nancy à conserver sa casquette à l’envers derrière les barreaux. Les surveillants sont furieux.

C’ est une histoire tellement loufoque qu’il faut se pincer plusieurs fois pour y croire. Elle se déroule au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville.

Comme dans toutes les prisons de France, les prisonniers n’ont pas le droit de se promener dans les coursives avec une casquette sur la tête. C’est d’abord une question de sécurité.


Il faut que les détenus restent identifiables lorsqu’ils passent devant les caméras de surveillance. Or la visière d’une casquette peut leur permettre de dissimuler leur visage.

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L’interdiction a aussi pour but d’éviter le laisser-aller vestimentaire. « Le règlement prévoit que les détenus n’ont pas le droit non plus de se balader en caleçon ou en tongs dans les coursives. Cela fait partie des premières choses que les surveillants apprennent à l’école », souligne Fadila Doukhi, responsable régionale de FO-pénitentiaire en Lorraine.

Oui mais voilà, depuis le début du mois, un prisonnier déambule tranquillement dans les couloirs de la prison de Nancy avec une casquette. Qui plus est à l’envers. Et aucun gardien ne peut rien lui dire.

Pourquoi ? Car le détenu a réussi le tour de force d’obtenir l’autorisation d’un médecin. Eh oui. Sa casquette aurait des vertus thérapeutiques. Surtout si elle est à l’envers. Ce n’est pas une blague.

Le toubib n’est pourtant pas, a priori, un naïf susceptible de prendre des vessies de taulard pour des lanternes humanistes. Il appartient à l’unité sanitaire en milieu pénitentiaire c’est-à-dire une structure médicale au sein de la prison. Il a donc l’habitude de l’univers carcéral et de ses règles.

Il note d’ailleurs dans son certificat médical que la casquette à l’envers du détenu ne pose pas de problème de sécurité car « cela ne masque en aucun cas son visage ».

« Les surveillants passent pour des imbéciles »

Sinon, le toubib indique que ce prisonnier « doit pouvoir porter sa casquette à l’envers pour des raisons de santé ». Lesquels ? Il ne le précise pas vraiment. Il écrit juste que cela doit lui permettre « de limiter les mouvements de sa tête ».

On peut donc en déduire qu’il souffre d’une sorte de torticolis ou de douleurs cervicales. « Si on lui avait prescrit le port d’une minerve, j’aurais compris. Mais je ne vois pas en quoi une casquette peut le soigner ! Ce qui est certain, en revanche, c’est que les surveillants passent pour des imbéciles avec ce genre décision », fulmine Fadila Doukhi qui se fait la porte-parole de la colère des surveillants de Nancy.

Car le détenu qui a une quarantaine d’années, ne la joue pas profil bas. Il prend un malin plaisir à passer devant les gardiens avec un sourire aux lèvres...

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