mercredi 14 mars 2018

Limeil-Brévannes refuse d’accueillir une prison semi-ouverte

La maire (LR), Françoise Lecoufle, dénonce un projet d’Etat en préparation, pour 180 détenus en fin de peine qui préparent leur sortie.

Limeil-Brévannes refuse d’accueillir une prison semi-ouverte

Il y a eu une montagne de déchets de plusieurs mètres de haut, l’installation répétée de Roms et maintenant ce pourrait être des criminels en voie de réinsertion.



La maire LR de Limeil-Brévannes, Françoise Lecoufle, révèle ce mardi au Parisien le projet du gouvernement de construire une prison semi-ouverte sur un terrain d’Etat, dans la zone de la Ballastière, à deux pas de l’écoquartier des Temps Durables.

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« C’est impossible de coller une bombe pareille dans une zone encore fragile, vitupère-t-elle. Au moment même où on se bat pour ramener de l’emploi, ce serait contre-productif. »

En quoi consiste ce projet ? Dans le cadre de la réforme de la justice, le gouvernement prévoit des prisons ouvertes et des quartiers de préparation à la sortie (QPS). Cette idée de QPS avait germé sous le précédent quinquennat. La cible : des détenus, en fin de peine, qui ont besoin de préparer leur réinsertion. En l’occurrence, ce nouveau centre pénitentiaire sur 10 000 m2, avec des murs d’enceinte de 4 m compterait 180 places pour des détenus qui ont encore deux ans maximum à purger. « On ne sait pas quelle sécurité est prévue, les détenus semblent pouvoir aller et venir, recevoir leur famille, être suivis par les agents de probation », détaille-t-elle. Début des travaux : juillet 2019.

L’élue est d’autant plus « scandalisée » que ce projet s’est fait « sans concertation ». « Le service assainissement a reçu une déclaration d’intention de commencement de travaux, sur la zone du téléphérique, on s’est interrogé », explique Françoise Lecoufle. Derrière la demande, les services découvrent un bureau d’études mandaté par l’opérateur immobilier du ministère de la Justice.

Un rendez-vous a été sollicité « en urgence » auprès du Premier ministre et du ministre de la Justice, conjointement avec la maire (PCF) de Valenton. « On est totalement solidaire. Faut-il toujours que ce soit nos villes qui se prennent tout le poids de l’intérêt général ? », prévient-on dans l’entourage de Françoise Baud, qui a accueilli l’aire de grand passage des gens du voyage.

Les deux maires sont à la fois inquiètes pour les projets de développement de leurs zones économiques (3 000 emplois visés à Limeil) mais aussi pour le futur téléphérique urbain, tout proche.

« Va-t-on pouvoir aller au bout ? Cette prison ne doit pas être survolée. Et puis, qui va vouloir prendre les cabines de dix places avec un détenu, même en réinsertion ? », s’interroge Françoise Lecoufle. Prête à mobiliser la population, qu’elle compte prévenir ce mercredi, elle a tapé ces derniers jours aux portes de la région, du Département, du territoire pour avoir du soutien. Le président PCF du conseil départemental vient d’écrire à la garde des Sceaux pour rappeler sa « ferme opposition à la construction d’une nouvelle prison » dans le Val-de-Marne. « L’urgence est celle de la rénovation totale de la prison de Fresnes », insiste Christian Favier.

Une bronca en germe à laquelle va devoir faire face le préfet du Val-de-Marne. « On est loin d’un projet ficelé, répond-on en préfecture, qui confirme cependant la prospection d’un bureau d’études. ll faut voir si des contraintes locales s’y opposent. L’Etat n’a pas vocation à faire capoter des projets locaux. » Une réunion est prévue avec la maire de Limeil-Brévannes le 6 avril.

Noiseau aussi doit avoir sa prison

Le projet de prison à Limeil-Brévannes n’éclipse pas celui de Noiseau. En janvier, le préfet avait annoncé au maire LR Yves Femel que sa commune était pressentie pour accueillir sur les anciens terrains de France Télécom, la construction d’une deuxième prison en Val-de-Marne.

Depuis deux ans, l’Etat prospecte dans le cadre de son plan de création de nouvelles places de détention pour construire un nouveau centre pénitentiaire. Le Val-de-Marne détient déjà la deuxième plus grande prison de France, à Fresnes. L’ancien préfet avait proposé le site de l’hôpital pénitentiaire jouxtant l’actuelle maison d’arrêt. Retoqué par le ministère de la Santé. Restent dans les cartons les fonciers d’Etat visés à chaque grand projet : les Ardoines à Vitry ou encore l’ex-VDO à l’est du département.

Le Parisien

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