Un détenu de la maison centrale de Saint-Maur a été condamné, hier, pour des faits de violences envers un surveillant pénitentiaire.
Paul, 44 ans, n’en est pas à sa première comparution devant un tribunal, loin de là. Condamné pour de nombreux faits, souvent avec violence, il purge actuellement une peine de vingt ans d’emprisonnement pour tentative de meurtre.
Aujourd’hui détenu à la maison centrale de Saint-Maur, Paul fait preuve d’une certaine aisance de parole quand il s’adresse au président du tribunal. Jugé en comparution immédiate, il est accusé de plusieurs faits d’agressions sur des surveillants.
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En août dernier, il a manqué de justesse d’assener un coup de poing au visage de l’un d’eux, qui effectuait une fouille spéciale de sa cellule.
La semaine dernière, Paul n’a pas manqué ses coups. Le contexte, il en donne sa version devant les juges, avec clarté et précision : « J’ai renversé une carafe de jus de citron sur mon clavier d’ordinateur. Des pépins qui se sont glissés entre les touches du clavier. Pour essayer de les enlever, j’ai utilisé une petite lame de rasoir avec du ruban adhésif. Mais dans ma tentative je me suis entaillé la main. Je ne supporte pas la vue du sang, surtout du mien. Alors je me suis énervé et j’ai perdu le contrôle. »
Voyant l’agitation, un surveillant tente de le calmer, mais se fait rouer de coups par Paul.
L’intervention de ses collègues viendra mettre fin à l’agression. Le surveillant s’est vu attribuer trente jours d’incapacité totale de travail, preuve des dommages physiques.
Son avocat, Me Odetti, a tenu à relever « la violence des faits, sans raison si ce n’est des pépins de citron ». Il souligne le caractère dangereux du détenu : « Si mon client était resté seul face au prévenu, jusqu’où cela aurait-il pu aller ? De même, la victime est venue me voir avec épouse, c’est révélateur. On imagine mal l’angoisse des familles de ces hommes. »
Le procureur parle d’un détenu « qui s’écoute beaucoup » et rappelle au sujet des agressions de surveillant que « nous ne tolérerons jamais ce genre d’agressions ».
“ Je ne supporte pas la vue du sang ”
Paul, au début et à la fin de chacune de ses interventions, a tenu à s’excuser auprès des victimes. Son avocat, Me Ressami, s’il ne nie pas le caractère violent de son client, demande au tribunal une injonction de soins pour « éviter que cela se reproduise et ne pas déplacer le problème avec une simple réponse pénale ». Elle est refusée, le détenu étant déjà suivi.
Paul a été reconnu coupable et condamné à deux années d’emprisonnement, ainsi qu’à verser 800 € à la victime au titre du préjudice moral.
La Nouvelle République
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