C’est un sujet qui inquiète à juste titre. La question de la radicalisation d’agents publics est au cœur d’une mission d’information de l’Assemblée nationale.
Elle a été lancée, ce mercredi 24 octobre, par deux députés, Éric Diard (LR, Bouches-du-Rhône) et Éric Poulliat (LREM, Gironde).
Une semaine plus tard, une information de BFMTV rappelait le caractère brûlant de ce dossier. La chaîne d’information révélait qu’un policier chargé de veiller sur Riss, le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, avait été écarté au cours du mois de septembre.
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Soupçonné de radicalisation islamique, ce policier avait fait l’objet d’une enquête pour le renouvellement de son habilitation “secret-défense”.
Les recherches de la direction générale de la sécurité intérieure ont mis à jour un comportement jugé suspect – le fonctionnaire conteste les conclusions du renseignement intérieur.
Dans la Gendarmerie, le nombre de gendarmes radicalisés avait été estimé à une dizaine il y a près de deux ans. Une amourette d’une gradée du STRJD – qui a quitté la Gendarmerie – avait ainsi suscité une grosse inquiétude dans l’Arme. Elle s’était entichée de l’un des proches d’Amedy Coulibaly, l’auteur de l’attentat contre l’Hyper Casher.
Puis, plus récemment, une ancienne gendarme adjointe volontaire du Var avait été impliquée dans une filière djihadiste.
Six mois de travaux
Autant d’affaires qui devraient intéresser les deux députés de cette mission d’information. Ils vont en effet se pencher, durant les six mois de leur mission d’information, sur la radicalisation dans la fonction publique régalienne, hospitalière et territoriale.
Dans leur viseur, ils citent notamment la Police, la Gendarmerie, les armées, l’administration pénitentiaire ou les Douanes.
A ce sujet, la loi du 30 octobre 2017 a apporté une première réponse. Elle a permis la création d’un conseil compétent sur la radiation des cadres ou la résiliation du contrat d’un militaire “dont le comportement est devenu incompatible avec l’exercice de ses fonctions eu égard à la menace grave qu’il fait peser sur la sécurité publique”.
Mais le champ d’action des deux parlementaires est plus large que la détection de la radicalisation d’agents publics.
Ils veulent également réfléchir sur les outils et les méthodes qui permettront aux fonctionnaires de repérer la radicalisation d’un collègue ou celle d’un usager d’un service public. Car, comme l’a rappelé le député Éric Poulliat, “les agents publics sont en première face à la radicalisation”. Et ils ont enfin fait savoir qu’ils s’intéressaient également aux agents de sécurité privée et de transport.
L'Essor
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