Béziers - couteaux, portables, drogue dans la prison...

Portables, cannabis ainsi que des couteaux ont été récupérés, ces derniers jours? par les surveillants de la prison de Béziers. Très inquiétant.

 

Trop, c’est trop ! Ces six derniers jours, pas moins de quatorze colis ont été interceptés par les surveillants du centre pénitentiaire du Gasquinoy à Béziers.

Portables, cannabis ainsi que trois couteaux dont un de cuisine dôté d'une lame de plus de 10 centimètres, ont été récupérés. Ce qui inquiète fortement les personnels.

 

La crainte de prises d'otage

 

"Les récentes prises d’otages dans d’autres établissements, dans le seul but de faciliter et d’accélérer les procédures de transfert, peuvent laisser présager, dans un avenir proche, des actions identiques au sein de notre établissement", explique Fabrice Caujole de Ufap-Unsa.

C’est pourquoi les personnels biterrois exigent la pose de concertinas sur le grillage du glacis (deux rangées de barbelés en bas et une rangée en haut), mais aussi l’installation de caméras sur la périphérie extérieure de la prison, un portique à ondes millimétriques, de véritables sanctions à l’encontre des auteurs de projections et contre les auteurs de trafic au parloir. Et enfin, une véritable étude concernant la pose d’un filet antiprojections.

Un surveillant : "En danger de mort"

"Il est temps d’aller plus loin pour se faire entendre ! L’heure de la révolte a sonné ! Allons chercher dans le combat le respect que nous méritons, ne décolère pas Fabrice Caujole. Avec ces couteaux, un palier a été franchi ! Nous sommes en danger de mort . La responsabilité de nos dirigeants est largement engagée ! Obligation leur est faite d’assurer la sécurité du personnel placée sous leur autorité." Le syndicat Ufap-Unsa appelle au mouvement jeudi 17 avril devant la prison, dès 6 h, et en uniforme.

Karim Terki, pour la CGT pénitentiaire, tient le même discours : "Nous sommes alarmés par ces découvertes et ces projections. Mais nous sommes aussi inquiets car nous avons découvert la semaine dernière, dans la laverie, un couteau de cuisine avec une lame de 13 cm. Il était dissimulé dans une cache creusée dans l’isolant du tuyau d’évacuation. Nous nous sommes aperçus aussi que des couteaux en céramique étaient entrés dans la prison. Nous devons rapidement reprendre la main sur les prisonniers. Il en va de notre sécurité."

Une fouille totale de la prison réclamée

Le syndicat CGT a saisi la direction interrégionale. "Nous demandons une fouille totale et générale de l’établissement. On nous rétorque que cela coûte de l’argent. Ça ne peut plus durer. Nous ne pouvons plus travailler dans de telles conditions, il faut que la ministre de la Justice le comprenne. Nous n’allons pas attendre un drame à Béziers."

De son côté, Nicolas Burts, le responsable FO pénitentiaire, demande à la direction de prendre des mesures. "Nous lui demandons d’ores et déjà de préparer des devis pour disposer des filets antiprojections. Mais nous ne sommes pas prioritaires. Or c’est la seule solution efficace pour lutter contre ce phénomène." Les premiers prix approchent les 360 000 €.

Une manifestation annoncée

"Pour l’heure, rien “d’important” n’est encore parvenu dans l’enceinte de la prison, mais si une arme entre, vous verrez, l’argent sera très vite débloqué. Nous devons être tous prêts pour éviter un drame, la direction aussi."

En ce qui concerne la manifestation prévue dans huit jours, il n’y aura sans doute pas d’intersyndicale. Toutes les organisations n’ayant pas encore décidé d'y participer.
Midi Libre