jeudi 30 juin 2016

Fin de la prise d’otage à la prison d'Ensisheim

La prise d'otage aura duré huit heures : le GIGN est parvenu à maîtriser le forcené et à libérer le psychologue. 

Une quinzaine de membres du GIGN ont été appelés en renfort pour neutraliser le forcené © P. Dezempte / France 3 Alsace

Un détenu le retenait avec une arme artisanale pour protester contre le traitement de l’administration pénitentiaire.



Le forcené avait prévenu dans la matinée nos confrères des DNA, par téléphone, en leur annonçant : «Je détiens actuellement le psychologue et je tiens une lame sous sa gorge. Je sais que je vais encore prendre mais je veux que mon affaire soit médiatisée».

Le détenu, âgé de 27 ans, avait précisé être en possession d’un manche prolongé d’une lame de rasoir. Il s'était retranché au 1er étage de la maison centrale, dans l'unité de soins. Le psychologue est un salarié de l'administration pénitentiaire âgé d'une quarantaine d'années.

L’affaire cristallisant la colère du détenu remonterait au mois de mai dernier, quand le père de celui-ci est décédé. «J’avais une autorisation pour assister aux obsèques à la morgue de Colmar de 9h30 à 11h30. En fait, je n'ai pu rester que 20 minutes et on ne m'a pas laissé approcher du cercueil. Les gendarmes m'ont fait partir de force alors que je ne posais aucun problème", aurait affirmé le prisonnier, originaire de Soultz, incarcéré depuis un an à Ensisheim.

Il aurait ajouté avoir porté plainte contre le PSIG de Mulhouse. "On m'a fait comprendre que si je ne la retirais pas, je ne pourrais pas aller sur la tombe de mon père à Réguisheim. C'est pour ça que je fais cela aujourd'hui" aurait-il ajouté.

Les menaces du détenu étaient prises très au sérieux car l'homme était considéré comme dangereux et pouvant passer à l'acte : il a déjà été condamné à diverses reprises pour des faits de vols, vols en réunion et outrages. Il a aussi été poursuivi pour deux affaires similaires : une prise d’otage en prison à Toul en 2014, là encore sur un personnel médical selon les représentants syndicaux de l'administration pénitentiaire, et une agression dans celle de Metz-Queuleu.

Intervention d'une quinzaine de membres du GIGN par hélicoptère

Dès le début de la prise d'otages, le personnel de la prison avait entamé des négociations pour tenter de raisonner le forcené pour qu'il libère son otage. Peu avant 16h, au tour du GIGN d'intervenir : 15 membres du groupement d'élite sont arrivés depuis Paris par hélicoptère, ont pris le relais des négociations et ont donc mis près de trois heures à maîtriser le forcené.

Tout le quartier avait été bouclé. Une cellule de crise avait été mise en place au sein de la Centrale. Se sont également rendus sur les lieux : le procureur de la République, des responsables régionaux de la gendarmerie, le sous-préfet et la direction régionale de l'administration pénitentiaire et une trentaine de gendarmes.

France 3

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