vendredi 17 juin 2016

Vendin-le-Vieil: «Certains collègues viennent travailler la boule au ventre»

La dernière avancée en date : « Maintenant, les détenus peuvent avoir des congélateurs dans leur cellule », déplore le représentant local FO. 

Au sein de la maison centrale de Vendin-le-Vieil, les surveillants se sentent mis de côté dans la gestion de la vie de l’établissement.

Non pas que le surveillant syndicaliste refuse que les détenus de la maison centrale puissent obtenir un congélateur, mais plutôt « qu’il y a une sorte d’hypocrisie. Si les détenus ont ça, ce n’est pas pour congeler des légumes ou autre chose. Mais de la viande, il ne faut pas se leurrer. » Mais la viande est interdite en cellule. « C’est représentatif de l’ambiance qu’il y a ici. »



C’est dans un contexte difficile que trois syndicats ont débrayé le 14 juin pour exprimer leur mécontentement et leur inquiétude : Ufap-Unsa, FO et CGT. Depuis plusieurs mois déjà, le climat se détériore chez les surveillants de la maison centrale vendinoise. « Nous avons l’impression d’être simplement des porteurs de clés, bien loin des missions dont on nous avait parlé lorsqu’on est arrivés », explique Julien, représentant pour le syndicat FO.

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L’homme dénonce notamment une politique d’indulgence parfois trop importante, envers les détenus. « Nous avons une direction qui est très présente en détention. Les détenus s’adressent directement à elle, et nous, nous sommes mis de côté. » Et lorsqu’il s’agit de répondre à une demande de détenu, l’avis des surveillants ne serait pas pris en compte. « On est juste là pour porter les clés et dire oui.

Lorsqu’on interpelle la direction, on nous explique que c’est comme ça que ça marche. » Julien y voit plutôt une indulgence sous couvert de paix sociale dans l’établissement.

Vers des cellules aux portes ouvertes ?

Ce qui inquiète encore davantage le syndicaliste, c’est que, actuellement, les réclamations des détenus porteraient sur des cellules ouvertes pendant certains créneaux horaires. « Mais il ne faut pas oublier qu’on est dans une prison de haute sécurité. Avec un protocole particulier. À la base, les détenus des différentes ailes étaient censés ne pas communiquer entre eux. Là, comment contrôler ? »

D’autant que désormais, les détenus ont accès, le week-end, à un terrain de sport, sans surveillance. « Cela ne nous choque pas qu’ils aient accès au terrain. Mais sans surveillance, cela pose des questions, et derrière ça, c’est une promenade de plus, et une demande de plus accordée aux détenus. Aujourd’hui, certains collègues viennent travailler la boule au ventre. On se demande quand ça va s’arrêter. Depuis septembre 2015, on entre dans un climat nauséabond. »

Des conditions de travail qui influeraient sur la vie des surveillants : « Beaucoup se mettent en arrêt, demandent à ne plus intervenir dans tel ou tel secteur. » Comme si la vie de l’établissement était régie par ses pensionnaires. Une manifestation est prévue ce vendredi 17 juin à partir de 6h au centre pénitentiaire.

L'Avenir de l'Artois

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