Mickaël et Cédric ne sont pas des tendres. Pas démontés devant le président du tribunal de Pau, ils comparaissent sans avocat.
Les deux prévenus ont rajouté 4 ans à leur séjour en prison
On leur reproche d'avoir martyrisé leurs deux codétenus à la prison de Pau pendant plusieurs semaines en janvier et février. "Ils nous traitaient comme des esclaves, se permettaient tout car ils savaient qu'on avait peur d'eux", témoignait une victime lors de l'instruction.
Ils servaient de punching-ballÂgés de 28 et 29 ans, les deux prévenus ont déjà un lourd casier chargé de violences diverses. Face à ces deux codétenus plus faibles, ils "s'amusent" dans le huis clos de la cellule : ils leur taxent la nourriture, les font veiller la nuit pour surveiller le rechargement des téléphones, les obligent à avaler des cuillers de sel ou de harissa, sans oublier toutes les corvées et le rôle quotidien de punching-ball.
"Mépris envers leurs victimes"
Une vidéo montre lors de l'audience, l'un des deux hommes s'amuser à taper les deux victimes. Mickaël se défend : "Ce n'est pas des violences ça ! Si je les avais vraiment frappés ils seraient en chaise roulante", affirme-t-il.
Et son acolyte d'expliquer que leurs deux codétenus "étaient endormis et n'avaient pas d'hygiène".
Le président poursuit la litanie des blessures infligées avec pour seule réaction : "C'était de l'amusement". L'avocat des parties civiles, Me Antoine Terneyre, demande des expertises médicales pour ses clients. Le ministère public de son côté constate des "faits détestables". "Ils sont en prison pour des faits de violence et en commettent de nouveaux. Les vidéos montrent le plaisir qu'ils ont à frapper gratuitement des plus faibles qu'eux". Face "au mépris total envers leurs victimes, entrez sévèrement en condamnation", demande-t-elle.
Sans avocat, seul Cédric prend la parole pour se défendre : "J'ai pris trois ans pour une gifle. Comment ne pas péter les plombs ? En prison, on ne s'amende pas. Je suis fautif, je paye mais on a droit à un minimum d'humanisme", (sic) conclut-il.
Tous deux sont condamnés à quatre ans de prison et doivent régler déjà 1 000 euros à leurs victimes dans l'attente des expertises médicales.
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