Mulhouse - L'écoute bienveillante au parloir de la prison

Depuis trois ans, Béatrice Walter assure le lien entre les professeurs d’Auxilia, les détenus et le personnel de la prison de Mulhouse.

 

 

« Si vous n’étiez pas là, je ne ferais certainement rien » , disent certains détenus à Béatrice Walter, correspondante de l’association Auxilia à la maison d’arrêt de Mulhouse. Par ailleurs visiteuse de prison, cette professionnelle de santé à la retraite passe une journée par semaine au parloir pour écouter des prisonniers, pour aider ceux qui veulent se réinsérer par la formation.

Encourager « le positif »

C’est elle qui rencontre les détenus inscrits aux cours par correspondance d’Auxilia : « Je les vois à l’admission, puis au moins une fois par trimestre. Je les rencontre aussi à leur demande ou à celle de leur professeur en cas de difficultés. » Car les détenus ne voient jamais les enseignants d’Auxilia. Par le dialogue, la correspondante repère leurs difficultés et les remotive. Elle transmet les informations par mail aux enseignants. « Mon rôle est de les encourager dans leur projet d’apprentissage ou de reconversion professionnelle, de les motiver pour qu’ils n’aillent pas vers l’échec. Je viens pour leur tendre la main, avec humanité et chaleur. Je suis persuadée qu’en chaque être humain il y a du positif, que chaque détenu a une chance de s’en sortir s’il en fait l’effort. »

Auxilia a aussi des correspondants de prison à Ensisheim, Colmar et Strasbourg. « Nous travaillons en lien avec les conseillers d’insertion et de probation. »

Que signifie l’amitié avec les détenus, chère à Auxilia ? « Leur apporter un regard extérieur, sans juger, sans parler de nous. Être dans l’écoute bienveillante et active. » Quelles qualités faut-il avoir pour être correspondant de prison ? « Ne pas avoir peur d’entrer en prison, ne pas vouloir s’imposer, être tolérant… »

L'Alsace