mardi 8 avril 2014

Castres - Il dissimulait du cannabis entre ses fesses

Cannabis ou pas ? Fouille légale ou pas ? Renvoyé pour avoir le temps de répondre à ces deux questions, le dossier de ce Carmausin de 31 ans était enfin analysé hier, par le tribunal castrais, dans le cadre d'une comparution immédiate.
 
Détenu depuis quatre ans à la maison d'arrêt de Saint-Sulpice, le prévenu avait bénéficié d'une permission de sortie en janvier dernier. À son retour, une fouille a permis de découvrir, dissimulés entre ses fesses, 200 g de résine de cannabis. Malgré la décision favorable de lui accorder une permission, l'homme a donc outrepassé un interdit. À la barre, il se défend : «J'avais une dette, j'ai subi des pressions très fortes et des menaces pour rentrer ces quelques grammes de cannabis.» Il laisse échapper des larmes, réalisant qu'il était libérable au 28 septembre prochain…
Une affaire «fort simple» pour le ministère public, Manuela Garnier rappelant «le passé de dealer de celui qui explique qu'il a agi sous la contrainte !» Cependant, au regard de son casier judiciaire, ailleurs aussi, dans d'autres établissements pénitentiaires, on le retrouve en possession d'objets interdits, comme des téléphones portables, et puis il est sportif, musculation, boxe… «De qui se moque celui qui veut se faire passer pour un doux agneau ? Il n'a aucune excuse et n'est certainement pas une victime ! On lui refait confiance, on lui accorde un permis de sortir et lui ne respecte rien !» Le procureur réclame la peine plancher de quatre ans d'emprisonnement.

«On ne s'est pas foulé dans ce dossier»

Le réquisitoire est sévère. Piqué au vif, Me Alary, avocat de la défense, ne mâche pas ses mots : «On essaye de faire beaucoup avec pas grand-chose ! On sait lire un casier judiciaire, on sait tirer des conséquences hâtives, mais je crois qu'on oublie de regarder le dossier. On sous-entend que, on sous-entend encore et encore… Mais on ne s'est pas foulé dans ce dossier, pas de test, pas d'interrogatoire ni lui ni son codétenu ni sa mère… Rien ! Quand on requiert quatre ans à l'encontre d'un gars de 30 ans, je trouve cela léger. La population carcérale a évolué. Lui, aujourd'hui, c'est un vieux. Les petits jeunes ne lui font pas de cadeau.» S'appuyant sur la volonté de son client de se réinsérer, joignant au dossier des documents garantissant des perspectives professionnelles, Me Alary demande au tribunal «en écartant la peine plancher de favoriser ces garanties. Elles sont sa vie, on est là pour ça !»
Après avoir délibéré, le tribunal de Castres modère la partie ferme du réquisitoire, condamnant le prévenu à un an de prison.

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