Le procès de Philippe Tolila, dit "l'Araignée", un violeur en série condamné à perpétuité en 1990, s'est ouvert jeudi à Colmar, pour un nouveau viol qu'il est accusé d'avoir commis quatre mois à peine après avoir recouvré la liberté fin 2011.
Vêtu d'un gilet vert sombre et d'un jean, l'accusé de 51 ans, arborant un bouc grisonnant, s'est présenté à la cour d'une voix mal assurée, a constaté un photographe de l'AFP. Puis la présidente de la cour d'assises du Haut-Rhin a décrété le huis clos, à la demande de la victime.
Le verdict devrait être rendu vendredi soir.
Philippe Tolila a passé 24 ans en prison pour avoir violé onze femmes entre 1985 et 1987, à Biarritz, à Paris et sur la Côte d'Azur.
Il pénétrait de nuit chez ses victimes sans jamais fracturer les portes, mais en escaladant la façade des immeubles - d'où son surnom d'"araignée". Puis il surprenait les femmes dans leur sommeil, et les violait sous la menace d'une arme.
C'est là qu'il est accusé d'avoir, le 17 janvier 2012, violé sous la menace d'une arme une autre résidente de ce foyer, une jeune femme de 22 ans décrite comme vulnérable.
Selon la presse locale, Philippe Tolila a récemment tenté de se suicider en prison.
Ce procès à huis clos devrait être l'occasion d'évoquer la difficile prévention de la récidive. Pour autant, "l'objet de ma plaidoirie ne sera pas forcément de dénoncer la défaillance d'un système", a dit à l'AFP l'avocat de la victime, Me Hervé Kuony, pour qui "on ne peut pas parler de scandale, mais de dysfonctionnements".
Du côté du parquet on prend soin également de ne pas alimenter une polémique sur les circonstances de la libération de Philippe Tolila. "Tout a été vu dans ce dossier", observe Mme Riegert, du parquet de Mulhouse, qui souligne que "la perpétuité réelle n'existe pas en France" et que "chacun doit pouvoir avoir la chance de se réinsérer, quoi qu'il ait fait".
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