jeudi 3 avril 2014

Nancy - Cette fois, Barresi prend 10 ans

Assises - Pour le hold-up d’un fourgon suisse, il avait été condamné par contumace à 20 ans en 1994 et acquitté en 2012…
 
Le quinquagénaire comparaissait libre. Photo Alexandre MARCHI
 
Il est près de 15 h 10 quand la cour rend son verdict. Bernard Barresi est reconnu coupable. De tous les chefs d’accusation. Du hold-up d’un fourgon blindé en 1990 sur une bretelle d’autoroute près de Mulhouse et d’association de malfaiteurs. Verdict : 10 ans de réclusion. Le quinquagénaire comparaissait libre, il est menotté pour être emmené en prison. Demande aux siens de se tenir tranquille. La tension est palpable dans la salle d’assises de Meurthe-et-Moselle. Et pas seulement du fait de ses proches. Les avocats de la défense aussi accusent le coup.
Me Liénard et Sammari semblent sonnés. Me Bruno et Dupond-Moretti montrent les dents. On est à deux doigts de l’incident. « On peut avoir la motivation ? », tonne le ténor. « Publiquement », insiste-t-il.

Le président Jean-François Redonnet, dépossédé de son procès depuis au moins deux jours par les conseils de Bernard Barresi, reprend maintenant le contrôle. Il refuse de lire les arguments retenus par la cour pour condamner le Marseillais. « Ils sont à votre disposition », répond-il sèchement. « Alors, je demande à ce que soit acté le fait que la brigade d’intervention est là depuis une heure », bondit Me Bruno en référence aux renforts policiers qui ont pris place dans le prétoire. « Que la greffière note aussi que des sandwichs ont été commandés précisément pour 12 h 30 pour les jurés. Ce qui signifie que vous aviez anticipé la durée des délibérés », reprend Me Dupond-Moretti. Il reproche de façon à peine voilée au magistrat d’avoir pesé de tout son poids sur la décision.

Fourchette haute

La cour s’était retirée à 9 h 10. Juste après un dernier mot de Bernard Barresi.
« Il faut retenir un truc de ces débats. Il y a aussi des policiers et des magistrats qui ont fait leur boulot dans ce dossier. C’est pour ça que j’ai été acquitté à Colmar », lâchait-il. Comme pour contrebalancer l’offensive lancée par la défense tout au long de ce procès en appel. Les quatre conseils n’ont eu de cesse de torpiller l’enquête et l’instruction de cette affaire d’attaque à main armée. Aux seules fins de démontrer qu’aucun élément matériel ne relie Bernard Barresi, présenté comme un parrain marseillais mais au casier vierge, au casse commis le 1er mars 1990. « L’argument le plus à charge, le plus insidieux, c’est sa mauvaise réputation », s’agaçait mardi après-midi Me Dupond-Moretti. Sous-entendu, le condamner reviendrait à lui faire payer pour l’ensemble présumé de son œuvre.
« L’avocat général estime que la balance penche du côté de sa culpabilité. Si ça penche, ce n’est pas certain », avait quant à lui tancé Me Liénard. Tout en reconnaissant n’avoir aucune preuve, Alain Jomier avait en effet requis 8 à 10 ans. La cour d’assises s’est prononcée pour la fourchette haute.
Est Républicain

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