mardi 15 septembre 2015

Faut-il mieux encadrer le travail en prison ?

Le conseil constitutionnel a examiné mardi 15 septembre la question de savoir s’il fallait ou non reconnaître davantage de droits aux détenus exerçant une activité en prison.
 
Un détenu fabrique des pièces pour l'industrie automobile à la Maison centrale de Poissy (Yvelines).
 
Jean-René Lecerf, ancien sénateur et rapporteur au Sénat de la loi pénitentiaire de 2009, plaide pour le statu quo du droit compte tenu de la pénurie d’emplois proposés en détention.

« Je crois que nous sommes tous d’accord pour développer au maximum l’accès à l’emploi et à la formation des personnes détenues. Mais par-delà la question de principe, reste ensuite à faire face à la réalité. Et quelle est-elle ? Aujourd’hui, les entreprises restent très réticentes à faire travailler les détenus. En raison de leur faible niveau de qualification mais aussi des contraintes inhérentes au monde carcéral (contrôles et fouilles à répétition des biens et des personnes).

La priorité  : convaincre les entreprises

Disons les choses clairement : on fait face à une pénurie d’offres d’emploi en prison. Dans ce contexte, reconnaître davantage de droits sociaux aux détenus, ou réévaluer à la hausse leurs salaires, ne me semble pas être la priorité. Commençons déjà par convaincre les entrepreneurs de se tourner vers la prison et ensuite seulement nous musclerons les droits des détenus salariés.
Je précise toutefois que tout abus visant les détenus salariés doit être dénoncé avec vigueur. C’est notamment le rôle du Contrôleur général des prisons. Car, si les droits des condamnés salariés s’avèrent moins protecteurs que les nôtres, ils n’en sont pas moins codifiés strictement par le Code du travail et le Code de la sécurité sociale.

Créer un « revenu minimum carcéral »

Au final, je suis de ceux qui sont convaincus qu’il faut, sur le très délicat dossier des prisons, se garder de toute posture idéologique. Si je suis favorable au statu quo concernant les droits des détenus salariés, je plaide en revanche pour la création d’un ’’revenu minimum carcéral’’. Pourquoi ? Car de nombreux condamnés demandent à pouvoir distribuer les repas à leurs codétenus afin de pouvoir s’acheter des biens de première nécessité en prison, et ce alors même que certains d’entre eux préféreraient suivre une formation qualifiante. C’est aberrant !...

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