Mercredi, trois surveillants pénitentiaires de la maison d’arrêt d’Arras ont été placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés de fermer les yeux sur divers trafics. Une opération qui survient suite à nos révélations estivales. Faute de preuves, les surveillants devaient être laissés libres et l’enquête va se poursuivre.
Les graves accusations de complicités de trafics proférées par les détenus de la prison que nous avions interrogés cet été ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd.
Alors que les trafics de cannabis, téléphone et autres objets interdits en détention ne se tarissent pas derrière les murs de la rue des Carabiniers-d’Artois, une enquête a été ouverte.
Après avoir entendu une dizaine de détenus au moins, la police a placé en garde à vue trois surveillants pénitentiaires mercredi. L’un des trois serait plus visé. Mais les éléments de preuve nécessaires n’étant pas réunis (les témoignages ne suffisent pas), les surveillants ont été laissés libres ce jeudi et l’enquête va se poursuivre.
Une enquête débutée juste avant nos révélations
Le 3 août, la publication de notre dossier sur l’usage des smartphones en prison à Arras faisait l’effet d’une bombe. Pendant plusieurs jours, via Facebook, nous avions parlé avec des détenus hyperconnectés qui racontaient avec quelle facilité ils se procuraient des téléphones. Sur Facebook, on découvrait des photos permettant de visiter virtuellement la maison d’arrêt. Certains affirmaient que des surveillants étaient complices de ces trafics de téléphone. Une enquête venait d’ailleurs d’être ouverte.
Dans le cadre de ce dossier, nous avions interrogé l’UFAP (majoritaire) sur les accusations des détenus. Jacques Flahaut (UFAP) avait alors répondu ceci : « C’est très difficile de répondre à ça. On peut tout dire vous savez, ils peuvent vous accuser de tout et n’importe quoi. Je serais surpris mais rien n’est impossible. J’espère que non… Vu ce qui s’est passé ailleurs dans d’autres prisons, ce n’est pas impossible. Mais quand vous mettez la main dans le pot de confiture, à un moment vous êtes pris. On connaît les conséquences. »
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