Un surveillant pénitentiaire de la maison d’arrêt de Montbéliard, également délégué syndical, s’émeut des conditions de détention « inadmissibles, indignes » au sein de son établissement.
Selon Stéphane Mazeftopoulos, délégué de l’UFAP-UNSa Justice, le problème est récurrent depuis un mois. « Quatre détenus dorment au sol sur des matelas, sans compter un cinquième ‘‘enfermé’’ en quartier disciplinaire faute de places disponibles.
Dès qu’on tourne la clef, on a ce ‘‘spectacle’’ sous les yeux. Pour les détenus comme pour le personnel, c’est indigne, inadmissible. Oui, clairement, cela me pose des problèmes de conscience, ça me fait mal au ventre », tempête le représentant syndical, surveillant pénitentiaire à la maison d’arrêt de Montbéliard.
« Nous gérons au mieux »
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La surpopulation carcérale a dépassé, de son point de vue (et il est bien placé pour en parler), les limites de l’acceptable : « Nous pouvons accueillir 41 personnes. Nous en sommes à 57. Dans une cellule pour trois hommes, on en met déjà quatre. Je travaillais à Lure. La maison d’arrêt a fermé. On ressent aujourd’hui l’impact de cette décision ».
Pour Stéphane Mazeftopoulos, l’administration pénitentiaire a une génération de retard par rapport à l’évolution de la société, des décisions de justice. « On ne peut pas reprocher aux enquêteurs et aux magistrats de faire leur travail. Les incarcérations sont plus nombreuses mais nous manquons de prisons. À Colmar, Mulhouse, nous en avons aussi des matelas au sol ! ».
Des familles ont déjà dénoncé la situation auprès de l’observatoire international des prisons (lire ci-dessous). Le responsable de la maison d’arrêt, Honorat Razaka n’est pas habilité à s’exprimer, C’est curieux mais c’est comme ça. Contact doit être pris avec la Direction interrégionale des services pénitentiaires basée à Dijon.
Responsable de la communication, Julien Roméro est rassurant, chiffres à l’appui (N.D.L.R. : qui diffèrent de ceux du représentant syndical) : « A ce jour (vendredi 27 janvier), à Montbéliard, nous ne comptions qu’un seul matelas. 58 lits sont disponibles et il y a 63 détenus dont quatre hébergés dans le quartier (séparé) de semi-liberté », détaille-t-il.
Julien Roméro reconnaît que des matelas peuvent être installés : « Mais cet aménagement tient à la gestion de la population carcérale. Pour des raisons de sécurité, il est compliqué de placer certaines personnes ensemble ». Pour autant, le responsable de la communication ne cache pas les difficultés...
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