Lors de sa présentation devant le juge des libertés et de la détention, le 9 août à Draguignan, un homme, poursuivi dans une affaire criminelle, n'a pas supporté d'être incarcéré à La Farlède
Il préférait être écroué à Nice ou à Grasse, mais pas au centre pénitentiaire de La Farlède.
Furieux que la juge des libertés et de la détention, qui statuait sur son sort judiciaire le 9 août dernier, au tribunal de grande instance de Draguignan, n'ait pas accédé à sa demande, un homme âgé de 29 ans s'en est pris, en terme injurieux, à la magistrate et à la greffière lors de l'audience.
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Ces dernières ont porté plainte contre l'individu qui, ce jour-là, venait d'être déféré après 48 heures de garde à vue dans le cadre d'une affaire criminelle. Au cours de l'instruction, il avait été identifié comme l'auteur présumé d'une multitude de faits (vol avec effraction, refus d'obtempérer, mise en danger de la vie d'autrui, usurpation de plaque d'immatriculation, vol avec arme).
"Je me parlais à moi-même!"
Hier, Monzon M. a été présenté devant le tribunal correctionnel de Toulon en comparution immédiate pour répondre d'outrages à magistrat et à une personne dépositaire d'une mission de service public.
Interrogé par M. Pascal, le président, sur les termes employés envers les deux victimes - "P…, je vais t'enc…" -, le prévenu feint la surprise, faisant valoir une tout autre explication.
"Mais ces paroles ne s'adressaient pas à ces personnes! Je me parlais à moi-même. Quand la juge m'a dit que je ne verrai plus mon enfant, puisqu'incarcéré dans le Var alors que mon fils de quatre mois réside dans les Alpes-Maritimes, j'ai dit tout haut: "Je suis encore une fois la p… et je me fais enc…"
Elles ont mal compris. Mal entendu."
Étonné par cette version, le président souligne que les dépositions de la magistrate et de la greffière sont très précises. "Vous avez menacé de vous suicider, vous vous êtes agité et vous avez commencé à les insulter, tout en les tutoyant." Il relève que le mis en cause a refusé de signer le procès-verbal, jetant les papiers par terre. "Vous avez continué à tenir de tels propos jusqu'au bout du couloir ."
Un casier noirci de 19 condamnations
L'épaisseur du casier judiciaire de l'homme affiche dix-neuf condamnations. «Essentiellement pour des atteintes aux personnes», a relevé le représentant du parquet.
"La justification des propos ne tient pas la route. C'est injurieux et peu glorieux vis-à-vis de l'autorité judiciaire." Il a requis huit mois de prison et un mandat de dépôt.
La défense a plaidé la relaxe, estimant que l'individu "connaît le système et a toujours été respectueux".
Le tribunal a prononcé la culpabilité de Monzon M. et l'a condamné à six mois de prison ferme.
Var Matin
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