Un rapport de l’Institut Montaigne rendu public jeudi 15 février, alerte sur l’urgence de développer le travail pénitentiaire, levier de la réinsertion des détenus.
Des détenus très peu qualifiés
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Selon le rapport, 75 % des détenus ont un niveau inférieur ou égal au CAP. Pire, un détenu sur 2 n’a aucun diplôme. Et très peu d’entre eux ont accès à la formation : « En 2014, seules 2 300 personnes en ont bénéficié, [pourtant] investir dans les programmes de formation en prison est efficace : pour 1 € investi, le coût global de l’incarcération est réduit de 4 à 5 € dans les trois années suivant la libération », indique l’Institut. Il préconise aux établissements de développer des formations au niveau local, en concertation avec les régions, pour que la validation des Acquis de l’Expérience (VAE) par diplôme, titre ou certification puisse être accessible aussi aux longues peines.
Mettre en place un contrat de travail
Aujourd’hui, aucun détenu pratiquant une activité rémunérée n’a de contrat de travail. Pendant de nombreuses années, la rémunération était fixée à la tâche, les moins productifs n’ayant presque aucun revenu. Depuis 2009, une loi a fixé une rémunération horaire assez peu élevée (au maximum 3,19 €), définie par un « acte d’engagement professionnel » qui ne prend pas en compte les éventuels changements d’établissement. Un dispositif insuffisant, pour l’Institut Montaigne : « cela empêche les détenus de construire un parcours professionnel cohérent. » Il veut remplacer ce document par un véritable contrat de travail entre employeur et employé, permettant aux détenus d’avoir des droits sociaux (comme les congés) et sécurisant les établissements.
Un statut de salarié
L’Institut est aussi favorable à ce que les prisonniers qui travaillent aient un statut de salarié lors de leur séjour en prison, ce qui leur permettrait de bénéficier du compte personnel de formation (CPF) et du compte personnel d’activité (CPA). Avec ce statut, ils seraient accompagnés, devraient adhérer à l’assurance-chômage et paieraient des cotisations. Ce qui leur ouvrirait le droit à un suivi encadré à leur sortie.
Le numérique, enjeu essentiel
Autre problème pointé par les rapporteurs : la « fracture numérique entre le dedans et le dehors ». Pour l’Institut Montaigne, les prisons sont déconnectées. Elles manquent d’espaces de travail digital. Pourtant, le numérique est une clé de réinsertion essentielle. Il donnerait accès à des prestations comme les allocations, à des procédures, et à des ressources éducatives pour se former. D’autant plus qu’aujourd’hui, les entreprises fonctionnent essentiellement grâce au numérique.
Une Agence Nationale pour la Réinsertion
En conclusion, les rapporteurs estiment que la vie pénitentiaire devrait se dérouler en fonction des horaires de travail, et non l’inverse...
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Pour se protéger
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