lundi 5 février 2018

Salah Abdeslam. Comment se déroule sa vie en prison depuis son arrestation ?

Le détenu le plus surveillé de France doit être jugé en Belgique, cette semaine, près de deux ans après une fusillade qui avait permis aux enquêteurs de retrouver sa trace. Quel a été son quotidien derrière les barreaux depuis son arrivée à Fleury-Mérogis ?



Il est arrivé sous les sifflets et les hourras des détenus de la centrale de Fleury-Mérogis, le 27 avril 2016, un peu plus d’un mois après avoir été arrêté par les forces spéciales belges, à Molenbeek. Au vacarme de ses voisins, Salah Abdeslam a préféré le silence - à de très rares exceptions - depuis qu’il est détenu en France.

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Des conditions de détention légèrement assouplies

Entre sa première nuit à l’isolement à Fleury-Mérogis et son procès en Belgique, ce lundi 5 février 2018, Salah Abdeslam a vu ses conditions de détention s’alléger un peu.




Sa celulle de 10 m² reste filmée 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, six gardiens se relaient pour le surveiller, mais la plaque de plexiglas qui obstruait la lumière du jour a été retirée en fin d’année 2017. Ce qui permet au détenu d’entendre les bruits du dehors.

« On veut qu’il puisse témoigner à son procès et donc que d’ici son procès, il ne meure pas en prison », avait précisé le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, à l’automne, sur RTL, évoquant « un état psychologique en train de se détériorer ». La presse relayait alors la paranoïa et l’irritabilité du détenu.


Confirmation de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, en novembre 2017, sur LCI : « Il était placé dans un isolement absolu c’est-à-dire avec aucun bruit ne lui parvenant de l’extérieur, aucune vision de l’extérieur… « Assoupli », ça veut simplement dire je crois qu’on a désobturé une fenêtre, rendu un contact, ne serait-ce que d’audition, possible avec le monde extérieur. » Objectif avoué : empêcher une tentative de suicide et « un dérèglement psychique profond ».

Des contacts très encadrés

Salah Abdeslam a droit à quatre visites par mois. La vitre qui le séparait de ses visiteurs a récemment été remplacée par une table, comme l’a confié son frère Mohamed à La Dernière Heure.
« Ces visites à une table font psychologiquement du bien à mon frère. Il a ainsi pu serrer notre maman dans les bras et lui demander pardon », a relevé Mohamed Abdeslam, qui pousse son frère à sortir de son mutisme.
À l’issue de chaque visite, Salah Abdeslam doit se soumettre à une fouille très stricte avant de regagner sa cellule vidéosurveillée. Quant aux détenus qui ont pu s’approcher de sa cellule et tenter de communiquer avec lui, ils ont tous été mis à l’écart.

Du courrier, beaucoup de courrier

Selon plusieurs sources, Salah Abdeslam est destinataire de centaines de lettres chaque mois. Le courrier, contrôlé par l’administration pénitentiaire, émane de proches, d’anonymes qui veulent comprendre son implication dans les attentats, de journalistes en quête d’un scoop, d’admirateurs et admiratrices. Même Dieudonné a pris la plume.
À deux reprises, au moins, Salah Abdeslam a répondu aux missives lui étant adressées.
« Si je te demande les intentions de ta démarche c’est pour m’assuré que tu ne m’aime pas comme si j’étais une star ou une idole parce que je reçois des courriers comme ça et je ne cautionne pas cela car le seul qui mérite d’être adorer c’est Allah, Seigneur de l’univers », avait-il ainsi écrit à une jeune femme de Côte-d’Or, dans une lettre en partie reproduite par Libération, fautes d’orthographe incluses.
L’autre lettre s’adressait à l’un de ses cousins et comportait 17 fois le mot Allah, avec une injonction finale répétée à trois reprises : « La prière ! »

Sport, religion et propreté

Le député Thierry Solère, qui avait visité Fleury-Mérogis en juillet 2016, avec deux journalistes du JDD, a pu observer les conditions de détention de Salah Abdeslam, sur un écran.
« Après sa prière, Abdeslam s’est assis sur son lit, et il s’est mis à lire le Coran », avait raconté Thierry Solère, étonné qu’un rameur soit mis à disposition du djihadiste présumé dans une autre cellule. Et qu’une cour extérieure de 20 m² soit aménagée au-dessus de sa cellule.
Rien de luxueux ni d’illégal mais l’application de la circulaire du 14 avril 2011 relative au placement à l’isolement des détenus. 



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