Après une stratégie d’éparpillement, les détenus radicalisés vont être regroupés. Le plan de prévention dévoilé vendredi annonce le confinement de 450 d’entre eux d’ici fin 2018.
Après une politique qui prônait plutôt la dispersion en détention des personnes incarcérées pour une affaire liée au terrorisme islamiste ou pour une affaire de droit commun mais identifiées comme radicalisées, une stratégie de regroupement et de confinement va être désormais mise en place. C’est l’une des conséquences du conflit des surveillants de janvier.
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Edouard Philippe a annoncé, vendredi 23 février, dans son plan de prévention de la radicalisation, la création d’un régime spécifique de détention pour personnes radicalisées. Il s’agit de pouvoir confiner d’ici à la fin de l’année 450 détenus « radicalisés ». Cet objectif a été couché noir sur blanc dans le protocole signé le 29 janvier par le principal syndicat de surveillant, l’UFAP, qui a mis fin au conflit le plus dur depuis 1992.
L’engagement de Nicole Belloubet, la garde des sceaux, va même beaucoup plus loin : il prévoit « à terme » que 1 500 détenus soient incarcérés dans des quartiers spécifiques et étanches par rapport au reste de la détention.
Alors que l’administration pénitentiaire recense, au 19 février, 512 personnes maintenues derrière les barreaux pour un délit ou un crime lié au terrorisme islamiste et 1 139 détenus de droit commun radicalisés, c’est donc la totalité de cette population qui a vocation à être cantonnée. Aujourd’hui, seuls quelques dizaines de prévenus et de condamnés considérés comme de dangereux meneurs ou des prosélytes sont disséminés dans des quartiers à l’isolement du parc pénitentiaire ou regroupés, pour dix-neuf d’entre eux, au quartier pour détenus violents (QDV) de la prison de Lille-Annœullin. Tous les autres sont répartis dans 78 prisons ordinaires et croisent le tout-venant en cour de promenade.
Les seuls instruments conservés du dispositif actuel sont les quartiers d’évaluation de la radicalisation (QER) créés...
Le Monde
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