Six détenus sont décédés en à peine plus d'un mois dans la plus grande maison d'arrêt d'Europe. Quatre se sont suicidé, et deux sont morts dans des circonstances qui restent à préciser.
Que se passe-t-il à la prison de Fleury-Mérogis ? En à peine plus d'un mois, six détenus y ont trouvé la mort. Un chiffre pour le moins inquiétant, comme le souligne ce jeudi 19 avril "Le Parisien", qui révèle l'information.
Quatre de ces détenus se sont suicidé, deux sont morts dans des circonstances qui restent à déterminer. Que sait-on de ces drames ? "L'Obs" fait le point.
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Mardi 17 avril. Un homme en détention provisoire depuis la fin de l'année dernière se donne la mort dans sa cellule du bâtiment D3. C'est le quatrième suicide de détenu en à peine plus d'un mois dans la plus grande maison d'arrêt d'Europe avec ses quelques 4.100 détenus selon l'OIP, Observatoire international des prisons, cité par le quotidien. Que se passe-t-il dans ce bâtiment particulièrement ?
"Il y a un problème de mal-être, notamment au bâtiment D3, mais impossible d'en connaître la cause", indique seulement un surveillant auprès du "Parisien", qui précise que l'Administration pénitentiaire n'a pas souhaité commenter.
Week-end du 7 - 8 avril. Un détenu de 21 ans du bâtiment D3 est retrouvé inanimé, dans sa cellule, au petit matin. Selon le quotidien, il a été malade la veille, "pris de vomissements", et un médecin l'a vu avant qu'il ne regagne sa cellule. Le codétenu de ce jeune homme aurait appelé plusieurs fois le personnel à l'aide, toujours selon le quotidien, qui cite une source interne à la prison faisant état d'une "vraisemblable erreur de diagnostic". Toutefois, selon une source syndicale à l'AFP, le codétenu "a utilisé l'interphone d'urgence vers 6h40 du matin, et les surveillants sont immédiatement venus en cellule".
"Fleury est pourtant un des établissements les moins mal dotés en professionnels de santé, il y a un médecin de garde toute la nuit, mais encore faut-il qu'il soit disponible et surtout appelé par les surveillants", explique notamment au quotidien François Bès, de l'OIP.
Jeudi 5 avril. Un détenu de 39 ans est frappé à mort lors d'une rixe dans une cour de promenade. Ecroué au bâtiment D5, il purgeait une peine de deux mois et devait sortir le lendemain, toujours selon "Le Parisien" qui indique qu'il a été pris à partie dès son arrivée en promenade, "encerclé, puis battu par d'autres détenus". Pour une dette liée à une affaire de stupéfiants ? Possible, selon le quotidien. Transféré en urgence à l'hôpital, cet homme est resté dans un état de mort cérébrale une dizaine de jours avant de succomber à ses blessures lundi dernier. "Il y avait une centaine de détenus dans la cour", et de nombreuses auditions de témoins sont en cours, selon le parquet d'Evry.
"Des détenus l'ont encerclé pour masquer la scène à la vidéosurveillance et il a été roué de coups", indique encore la même source syndicale à l'AFP.
Deux enquêtes sont actuellement menées par la brigade de recherches de la gendarmerie d'Evry. Elles doivent déterminer les circonstances précises des décès de ces détenus.
L'Obs
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