A partir de ce mercredi, Michel Neyret, l’ex-numéro 2 de la PJ de Lyon, va comparaître en appel, à Paris, pour corruption.
En première instance, sa peine lui avait évité de retourner en prison. Est-ce que ce sera encore le cas cette fois ? C’est tout l’enjeu de ce procès en appel.
En juillet 2016, Michel Neyret avait été condamné à trente mois de prison ferme pour corruption, trafic passif d’influence et association de malfaiteurs.
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L’ancien numéro 2 de la PJ (police judiciaire) de Lyon ayant déjà effectué huit mois de détention provisoire, les vingt-deux mois de prison ferme restants étaient alors aménageables. Autrement dit, l’ancien grand flic ne devait pas retourner en prison. « Je suis soulagé. C’est une parenthèse de cinq ans de ma vie qui s’est refermée aujourd’hui », déclarait-il le 5 juillet 2016, à l’issue de la décision.
« Pas d’explication »
Le soulagement fut de courte durée. Quelques jours plus tard, le parquet annonçait faire appel, alors que le jugement était relativement proche des réquisitions : quatre ans de prison dont trente mois ferme. « Impossible de trouver une explication rationnelle […] Le risque de récidive était nul. Tout cela est aberrant », nous confiait-il quelques mois plus tard.
« On ne sait pas pourquoi se tient ce procès en appel. Veut-on que Michel Neyret retourne en prison ? Pourquoi alors le parquet n’a-t-il pas requis en ce sens en première instance ? », s’interrogeait encore, il y a quelques jours, Me Gabriel Versini, l’un de ses avocats.
A partir de mercredi 4 avril et jusqu’au 11 avril, l’ancien directeur adjoint de la sûreté judiciaire de Lyon, autrefois adulé par ses équipes et félicité par sa hiérarchie, va donc être rejugé pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des « indics ». En échange, il bénéficiait de séjours de luxe, cadeaux et argent liquide.
« De prétendus informateurs »
Il détournait aussi du cannabis, saisi par la police, afin de rémunérer des « indics ». Lors du premier procès, l’ex-numéro deux de la PJ de Lyon avait déclaré assumer « totalement cette démarche illégale » qui lui aurait permis, en 2010, de procéder à trois importantes saisies de plus d’une tonne de cannabis chacune.
Faux, avaient rétorqué les deux procureures : « Pour quelqu’un qui a le culte du résultat, Michel Neyret a eu zéro résultat avec ses prétendus informateurs […] Il protège des personnes qui ne sont pas des informateurs mais des escrocs. » Les deux magistrates faisaient allusion à Gilles Benichou, plusieurs fois condamné, et à Stéphane Alzraa, corrupteurs présumés de l’ex-commissaire...
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