jeudi 5 juillet 2018

Evasion de Redoine Faïd : "Est-ce que c’est une blague?", a demandé le policier de service

Selon des rapports écrits par les surveillants dans le cadre de l’enquête interne diligentée par le ministère de la Justice suite à l’évasion de Redoine Faïd dimanche, il a été difficile de convaincre la police du bien-fondé de l’appel au 17.

Evasion de Redoine Faïd : "Est-ce que c’est une blague?", a demandé le policier de service

Lorsque la police est intervenue au centre pénitentiaire de Réau dimanche matin, l’hélicoptère avait déjà décollé.



Et avec lui Redoine Faïd, 46 ans, détenu particulièrement signalé notamment pour sa belle avec explosifs et prise d’otages à la maison d’arrêt de Sequedin le 13 avril 2013.

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D’après des éléments de l’enquête administrative interne sur d’éventuelles défaillances au sein de l’établissement, les fonctionnaires ont tardé à prendre l’alerte au sérieux.

Alors que l'hélicoptère s'était immobilisé dans les airs, juste au-dessus de la cour d’honneur, à la porte du centre pénitentiaire, un surveillant a essayé de prévenir la police avec un téléphone d’urgence… qui ne fonctionnait pas.

Il utilise alors son portable personnel, et compose le 17. Il donne l’alerte, expliquant en substance qu’une évasion est en cours à la prison de Réau, par hélicoptère.

La réaction du policier à l’autre bout du fil fuse, selon le rapport : "Est-ce que c’est une blague?" La réponse négative et légèrement agacée de l’agent n’est visiblement pas convaincante puisque le policier s’empresse de vérifier l’identité de son interlocuteur, en posant de multiples questions précises : nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse…

"Nos collègues s’en veulent de ne pas être intervenus"

Le surveillant, âgé d’une quarantaine d’années, finit par s’énerver et lui passe son collègue. Avec ce dernier, rebelote : les mêmes questions de la part du policier.

Pendant ce temps-là, le premier surveillant, excédé, voit les membres du commando libérateur lâcher des fumigènes, se diriger vers les parloirs, revenir avec Redoine Faïd, et repartir tranquillement. Le tout aura duré une dizaine de minutes. Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’une voiture de police arrive, "sans gyrophares" selon le personnel pénitentiaire.

Vers 11h, un surveillant posté au mirador avait vu, le premier, un hélicoptère volant anormalement bas. L’engin s’approchait de plus en plus, jusqu’à atterrir dans la cour d’honneur de la prison, c’est-à-dire juste derrière la porte d’entrée.

L’agent pénitentiaire avait alors tenté de déclencher son alarme, qui ne fonctionnait pas. Les surveillants ne sont pas armés, sauf ceux postés au mirador, qui disposent d’un fusil à pompe. Peu efficace face aux kalachnikovs du commando très bien organisé venu chercher Redoine Faïd.

Par ailleurs, il est interdit de tirer sur un hélicoptère en vol stationnaire, pour des raisons de sécurité. En effet cela risquerait de provoquer un accident...

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