Stéphane Buy a été pris en otage par le commando ayant orchestré l'évasion spectaculaire de Redoine Faïd dimanche dernier.
"J'allais bien jusqu'à hier soir, la cellule psychologique m'a prévenu, je me rendais pas compte que je sur le, que le choc serait plus dur à passer au bout de quelques jours. Ce matin le stress est beaucoup plus fort", commence-t-il.
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Instructeur cumulant "3 000 heures de vol", le pilote aurait été spécialement repéré par les complices du détenu. Ces derniers avaient réservé une séance avec lui, après avoir déjà passés des baptêmes de l'air auparavant.
"C'était déjà la deuxième ou la troisième fois que je les voyais, pour moi il s'agissait d'un père d'une cinquantaine d'années qui voulait faire plaisir à son fils d'environ 20 ans", précise Stéphane Buy.
Puis, "tout bascule" décrit le pilote avec émotions. Les deux hommes menacent sa famille, l'agressent verbalement et l'obligent à changer d'appareil pour l'Alouette III, un modèle 5 places. "Quelqu'un est devant chez vous", assurent-ils à l'otage.
L'étau se resserre
Direction le sud-est vers la prison. Après un arrêt dans un champs "sous prétexte d'une envie d'uriner", les deux passagers le "prennent en joue avec des armes, deux colts sur la temps, et des coups de crosse".
Puis nouvel arrêt sur un terrain vague, pour une raison encore inconnue. D'autres membres du commando montent à bord, tandis que le pilote a pour consigne de baisser la tête pour ne pas les voir arriver.
Mais le "cauchemar" de Stéphane Buy s'intensifie lorsque l'appareil ne démarre plus, à cause d'une panne. "Ils étaient de plus en plus méchants, pensant que je simulais une panne", tremble encore le pilote.
Finalement, la turbine démarre, et l'appareil poursuit sa route jusqu'à la prison de Réau, où est détenu Redoine Faïd.
Toujours en fuite
Le pilote parvient à se faufiler dans l'enceinte de l'établissement pénitentiaire, rappelant qu'il est spécialiste des vols en "endroits exigus".
Enfin, une fois l'évadé extrait, le pilote doit abandonner l'appareil dans une allée près d'une voie rapide.
Le fuyard est toujours recherché par presque 3 000 policiers mobilisés sur tout le territoire.
TRANSFÉRÉ EN URGENCE
Au même micro, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a confirmé qu'une demande de transfert en urgence de Redoine Faïd avait été transmise à l'administration pénitentiaire.
Il avait été décidé que le détenu serait transféré en septembre prochain.
"Il va de soi que je suis responsable de ce qui se passe dans mon administration mais ce n'est pas moi qui l'ai décidé, à titre personnel, a-t-elle expliqué. Je ne suis saisie et consultée que dans des cas exceptionnels - c'était le cas pour Salah Abeslam". Et de "confirmer" une nouvelle fois que la demande n'était pas remontée jusqu'à elle.
Le Dauphiné
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