Il fait entrer 107 grammes de cannabis mais soutient ne pas avoir eu le choix
Le détenu est-il particulièrement roué ? Ou bien n'avait-il vraiment pas le choix ? C'est la question qui a taraudé le tribunal correctionnel vendredi, à l'examen du dossier de F.G., 43 ans, un individu très connu des services de police et de justice, puisque déjà 29 fois condamné.
Le 3 mars 2017, à la prison de Luynes, où il est incarcéré, il use de la complicité de sa soeur et parvient à faire entrer en détention 107 grammes de résine de cannabis. Il est aussitôt démasqué au parloir.
"J'ai été menacé par des gens, assure-t-il pour sa défense. Ils me forcent à rentrer des trucs. J'ai pas pu faire autrement". En gros, si on le croit sur parole, d'autres détenus le manipuleraient et feraient pression sur lui pour faire entrer de la drogue en détention.
"Je ne suis pas là pour dire qu'il ne se passe rien en prison"
La présidente l'écoute religieusement. "Je ne suis pas là pour dire qu'il ne se passe rien en prison, mais est-ce que la solution, ce n'est pas de ne pas sortir en promenade ? lui lance-t-elle. Votre soeur dit que vous êtes aussi consommateur".Le magistrat lui demande si, du coup, il n'y a pas eu de problème, puisque le ou les destinataires des 107 grammes n'ont pas reçu la marchandise attendue. Le mis en cause botte en touche, comme si tout s'était bien passé. Il racontera seulement qu'il a ensuite "fait un petit bordel" et pu ainsi "changer de bâtiment".
25 jours de mitard et 40 remises de peine perdues
A-t-il tout inventé ? Ou bien est-ce la cruelle réalité de la détention ? Il sera impossible de le savoir. Même si le prévenu explique qu'il a eu droit à 25 jours de mitard et qu'il a perdu, du coup, 40 jours de remises de peine.
Le procureur dira ne pas croire au scénario du mis en cause : "J'entendrais ce qu'il dit s'il n'avait pas 29 condamnations au casier. Il n'a jamais cessé de commettre des faits. Or, ce sont des faits graves qui alimentent des entrées de stupéfiants en détention...
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