L'écrin ayant contenu le coeur d'Anne de Bretagne, estimé à dix millions d'euros, avait été dérobé en avril 2018 avant d'être retrouvé quelques jours plus tard dans une zone boisée près de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique.
C'est "l'Arsène Lupin de Saint-Nazaire, il s'y est cru... Mais ça n'a pas duré longtemps", avait plaidé l'avocat du principal suspect.
L'"Arsène Lupin" passera quatre ans en prison pour avoir organisé le vol du reliquaire du coeur d'Anne de Bretagne dans un musée en avril 2018.
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Les quatre prévenus ont tous été condamnés par le tribunal correctionnel de Nantes à de la prison ferme assortie à des amendes, en fonction de leur degré d'implication et le passif de leurs casiers judiciaires: deux ont écopé de quatre et trois ans pour "vol d'un bien culturel" et "association de malfaiteurs"; le troisième à 30 mois pour "vol aggravé", et le dernier à 18 mois pour "recel de vol aggravé".
"On a cette impression qu'il rêvait d'être un grand bandit"
Ces peines sont inférieures aux réquisitions du ministère public, qui avait demandé de trois à cinq ans de prison pour les prévenus, réfutant l'amateurisme supposé de cette équipe, dans laquelle seul l'instigateur a reconnu les faits.
"On a cette impression qu'il rêvait d'être un grand bandit et il a montré ces objets comme s'il avait fait 'un truc de ouf'", avait lancé Nelly Dupret, la procureure.
Lors de l'audience, le cerveau de l'affaire a pourtant tenté de plaider la totale improvisation de son larcin réalisé avec des comparses qu'il refuse de dénoncer. "Y avait rien de préparé", "je suis pas un expert", "ça s'est fait à la dernière minute", a répété le jeune homme de 23 ans.
S'il a répondu volontiers aux questions, son argumentaire s'est révélé lacunaire que simpliste sur les raisons qui l'ont poussé à entrer par effraction, grâce à un tournevis, dans le musée Dobrée à Nantes via une porte pour personne à mobilité réduite, dans la nuit du 13 au 14 avril 2018.
Cet étudiant en BTS chimie avait découvert ce joyau d'orfèvrerie de 1514 estimé à au moins dix millions d'euros en visitant le musée quelques mois plus tôt pour un devoir d'histoire-géographie, selon ses déclarations.
"Qu'on soit amateur ou grand bandit, je pense que n'importe qui serait attiré par un objet comme ça", a-t-il fait valoir.
Amateur, ce voleur improvisé? "Il a dit qu'il y avait un magot à prendre et qu'il fallait bien travailler le coup", avait pourtant avoué un autre prévenu, dans des déclarations lues à l'audience. Car le récit bancal de l'instigateur du vol, frappé d'amnésie quand il s'agit de préciser certains faits et surtout de reconnaître ses comparses qu'il nomme vaguement "les gitans", a été mis à mal par de multiples indices concordants.
La défense plaide l'amateurisme et un musée mal sécurisé
Selon l'enquête c'est bel et bien lui qui a été à l'initiative du vol, lui qui avait payé la somme de 1000 euros à un autre prévenu chargé de faire un repérage vidéo à l'intérieur du musée. Lui toujours qui avait acheté avec un prête-nom la voiture utilisée le soir des faits et lui qui a effectué des recherches sur les plans du musée.
La défense a rappelé que les faits se sont déroulés sans arme ni violence et dénoncé une instruction à charge, une interprétation des éléments de téléphonie "à la limite de la malhonnêteté intellectuelle", appuyant sur le supposé amateurisme des voleurs présumés et un musée mal sécurisé.
L'écrin du coeur de l'ancienne reine de France, mais aussi une cinquantaine de pièces d'or, dix médailles et une statuette hindoue dorée: ce butin clinquant avait été enfoui dans une zone boisée près de Saint-Nazaire, d'où sont originaires tous les prévenus, amis de quartier.
Les enquêteurs avait retrouvé le trésor intact quelques jours après sa disparition. Le reliquaire a depuis été restitué au département de Loire-Atlantique et reste conservé dans un endroit tenu secret.
BFM TV
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