mercredi 4 décembre 2013

Ensisheim - peine alourdie pour le preneur d'otage

Jugeant que la peine était trop faible, le ministère public avait fait appel de la condamnation à cinq ans de prison du preneur d’otages de la maison centrale d’Ensisheim. Il a été rejugé hier.

Le preneur d’otage avait retenu pendant plus de treize heures une surveillante, menaçant de la tuer avec un couteau, avant de se rendre et de la libérer.  Archives Darek Szuster

À l’issue du jugement en première instance, qui avait condamné son client à cinq ans de prison, Me Jérôme Caen, avocat du preneur d’otage d’Ensisheim, avait estimé que la peine était « une main tendue » ( L’Alsace du 26 septembre). Mais le ministère public, qui avait requis sept ans en première instance, n’était pas du même avis et avait fait appel de la décision.

Sadik Jdaïdia, un Strasbourgeois de39 ans, a donc été jugé en appel hier pour les deux prises d’otages, celle de Château-Thierry en juin 2012 et celle d’Ensisheim en août 2013. Le 14 août dernier, avait pris en otage pendant plus de 13 heures une surveillante de la centrale, menaçant de la tuer avec un couteau, avant de se rendre et de la libérer. Détenu particulièrement surveillé, il était accompagné d’une « escorte très renforcée » , comme l’annonçait le rôle de l’audience, soit 12 gendarmes.

Contrairement à son procès devant le tribunal correctionnel de Colmar, le trentenaire n’a pas dit un mot, répondant aux questions du président de la chambre correctionnelle par des hochements de la tête.

« Victimes traumatisées »

Passant rapidement sur les faits, le président a évoqué les expertises psychiatriques, qui dressent un portrait peu reluisant du détenu : immature, irascible, égocentrique, provocateur, etc. L’avocat général Marie-Hélène Calvano a justifié l’appel du ministère public par « la faiblesse de la peine prononcée ». « Il s’agit de faits d’une extrême grav ité, souligne-t-elle. Les victimes ont été gravement traumatisées. » Mettant en avant la dangerosité du Strasbourgeois ainsi que le risque de récidive élevé, l’avocat général a demandé une peine de huit ans de prison.

Reprenant certains arguments de sa plaidoirie en première instance, Me Jérôme Caen, avocat de la défense, a parlé du moment où la psychologie de son client a basculé : « Il n’a jamais compris qu’on avait pu passer d’une relaxe en première instance à deux ans de prison en appel. » Il s’agissait alors d’une affaire d’escroquerie. Et l’avocat de rappeler qu’ « à une autre époque, il n’était pas bon de faire appel devant la cour d’appel de Colmar. Les peines n’étaient pas aggravées, mais suraggravées. »

L’avocat s’est également interrogé : « Mon client sera-t-il moins dangereux dans huit ans qu’il le sera dans cinq ans ? » Avant d’apporter un élément de réponse : « Cette sévérité ne fait qu’aggraver son comportement. » Pour lui, une condamnation à huit ans serait « un passeport pour la récidive ».
La cour n’est pas allée aussi loin que le demandait le parquet général, mais a néanmoins alourdi la peine de Sadik Jdaïdia en le condamnant à sept ans de prison.
L'Alsace

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