Des manifestants basques venus d'Espagne et de France ont pique-niqué samedi devant la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et demandé la libération des plus anciens prisonniers basques ainsi que celle de l'ancien chef militaire du groupe indépendantiste ETA, Ibon Fernandez, qu'ils disent "gravement malade".
Les manifestants étaient 200, venus en bus de France et d'Espagne, pour danser, chanter et pique-niquer devant la prison, a affirmé une représentante du groupe de soutien aux membres emprisonnés de l'ETA, Herrira, jointe par l'AFP.
La manifestation n'a donné lieu à "aucun incident", selon la gendarmerie qui n'a pas fourni d'évaluation officielle du nombre de participants.
Le mouvement Herrira réclamait la "libération des prisonniers gravement malades, le rapprochement et le regroupement des prisonniers basques, et un aménagement de peine appliqué à celles et ceux qui peuvent légalement en bénéficier".
Au pied de la prison de Lannemezan, les manifestants ont réclamé en particulier la libération de Txistor Haranburu, "incarcéré depuis 24 ans".
Ils ont aussi présenté comme "une situation d'urgence" celle de Juan Ibon Fernandez Iradi, atteint selon eux "d'une maladie chronique, une sclérose en plaques". L'ancien chef militaire de l'ETA avait été interpellé fin 2003 et condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir attaqué un automobiliste et tiré sur un gendarme.
La soeur d'Ibon Fernandez et la fille de Txistor Haranburu "ont eu rendez-vous avec le suppléant du directeur de la prison et lui ont transmis une lettre adressée à la ministre de la Justice Christiane Taubira", a dit Herrira dans un communiqué. "La page qui s'écrit de cette histoire longtemps marquée du sceau de la violence et de la douleur, doit à présent s'écrire dans un contexte libéré de toutes formes de violences et d'atteintes aux droits", a affirmé le mouvement.
ETA, considérée comme responsable de la mort de 829 personnes en 40 ans d'attentats visant à obtenir l'indépendance du Pays Basque et de la Navarre, a annoncé en octobre 2011 "l'arrêt définitif de son action armée", mais refuse son désarmement et sa dissolution. L'organisation réclame des négociations, notamment au sujet de l'avenir de ses quelque 600 membres détenus dispersés dans les prisons espagnoles et françaises.
Selon Herrira, la prison de Lannemezan compte six "prisonniers politiques basques": outre Txistor Haranburu et Ibon Fernandez, le groupe mentionne Didier Aguerre, Inaki Esparza, Jose Ramon Lete et Joseba Segurola.
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