Contrainte de mettre fin aux fouilles au corps systématiques, l'administration pénitentiaire se met– doucement– à jour. La prison de Queuleu aussi.
La loi de 2009 est entrée en vigueur lundi à Metz-Queuleu. Dans un contexte houleux.
Kevin Grethen
(Le Républicain lorrain)
Conformiste, l'administration pénitentiaire n'aime guère être bousculée dans ses habitudes. Il en va ainsi du rituel des fouilles corporelles systématiques après un parloir. «Moyen le plus efficace pour assurer la sécurité», selon les surveillants, «folklore dégradant», pour l'Observatoire international des prisons (OIP), elles sont proscrites depuis 2009.
Mais cette loi-là n'a pas encore franchi toutes les enceintes carcérales. Des directeurs de prison ont usé de tours de passe-passe pour «s'asseoir sur l'article 57 interdisant ces pratiques», dénonce l'OIP. Une façon d'acheter la paix sociale, du moins de satisfaire personnels et syndicats. Au point que ceux-ci sont entrés en résistance, cet été, face à la volonté de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, de remettre un peu d'ordre dans ce dossier encombrant. Une fermeté qui trouve doucement son prolongement dans les prisons. À Metz-Queuleu, les fouilles au corps systématiques n'ont plus cours depuis cette semaine.
«Ils utiliseront des mules»
Ce qui ne fait que souffler sur les braises de la contestation. Les raisons de la colère des surveillants s'étalent à longueur de tracts.
«Parce qu'il s'agit d'une décision grave de conséquences», critique un gradé. Secrétaire national du Syndicat pénitentiaire des surveillants, Jérôme Massip parle «d'aveuglement» face à une situation déjà difficile. «Les fouilles à nu, personne n'aime ça. Mais la sécurité des personnels et des détenus fait partie de nos priorités. Là, on nous demande de rester les bras croisés… À Metz, c'est établi. À Strasbourg, ça entre en application début novembre. Mais partout, le résultat est le même : il y a une crainte de l'incident.»
Si la loi bannit le caractère systématique des fouilles, «25 % des détenus pourront être inspectés d'un peu plus près. Ces fouilles concerneront les détenus qui font peser une menace», décrypte un professionnel. «Ça nous fait rigoler. Parce qu'il va se passer quoi? Ces prisonniers plus dangereux savent qu'on les surveille. Après les parloirs, ils vont donc donner ce qu'ils ont réceptionné à d'autres, à des mules impossibles à contrôler.»
Les saisies de téléphones portables et de drogue font partie du quotidien de la taule. À Metz-Queuleu, où les fouilles intégrales «ne sont pas une spécialité maison», observe un avocat, on y tient «parce qu'avec ce régime, (ils) maîtrisai(ent) quand même un peu les choses. Ça faisait peser le doute sur les détenus», assure un surveillant mosellan. «Ce qu'on craint maintenant, ce sont les armes, regrette l'UFAP. On n'a malheureusement pas les moyens techniques ou le nombre de personnels suffisant pour compenser.»
Cet été, l'établissement messin était en ébullition après la découverte de plans relatifs à une possible évasion. «Des informations laissent craindre qu'il y a une arme qui circule, prévient une syndicaliste. On n'a rien trouvé mais qui sait…» En réponse, des portiques de sécurité ont été installés à la sortie des parloirs. «Un sparadrap sur une jambe de bois», grince un professionnel.
Jérôme Massip insiste : «En Belgique, ils ont, à nouveau, instauré ces fouilles au corps après le parloir. C'est du bon sens. On est inquiets aujourd'hui parce que ça met clairement en danger le personnel et les autres détenus. Et on est énervés parce que les politiques crient au scandale quand un type comme le chef du gang des barbares se filme dans sa cellule. À côté de ça, on ne nous laisse pas les moyens de travailler. Des tonnes de portables et d'autres choses vont entrer dans la taule. C'est effroyable.»
Un mouvement national est annoncé le 6 novembre. Pour l'est de la France, les organisations syndicales prévoient de manifester devant la direction interrégionale de Strasbourg. Une direction interrégionale des Services pénitentiaires qui n'a pas donné suite à nos questions.
Si la loi bannit le caractère systématique des fouilles, «25 % des détenus pourront être inspectés d'un peu plus près. Ces fouilles concerneront les détenus qui font peser une menace», décrypte un professionnel. «Ça nous fait rigoler. Parce qu'il va se passer quoi? Ces prisonniers plus dangereux savent qu'on les surveille. Après les parloirs, ils vont donc donner ce qu'ils ont réceptionné à d'autres, à des mules impossibles à contrôler.»
Les saisies de téléphones portables et de drogue font partie du quotidien de la taule. À Metz-Queuleu, où les fouilles intégrales «ne sont pas une spécialité maison», observe un avocat, on y tient «parce qu'avec ce régime, (ils) maîtrisai(ent) quand même un peu les choses. Ça faisait peser le doute sur les détenus», assure un surveillant mosellan. «Ce qu'on craint maintenant, ce sont les armes, regrette l'UFAP. On n'a malheureusement pas les moyens techniques ou le nombre de personnels suffisant pour compenser.»
Cet été, l'établissement messin était en ébullition après la découverte de plans relatifs à une possible évasion. «Des informations laissent craindre qu'il y a une arme qui circule, prévient une syndicaliste. On n'a rien trouvé mais qui sait…» En réponse, des portiques de sécurité ont été installés à la sortie des parloirs. «Un sparadrap sur une jambe de bois», grince un professionnel.
Jérôme Massip insiste : «En Belgique, ils ont, à nouveau, instauré ces fouilles au corps après le parloir. C'est du bon sens. On est inquiets aujourd'hui parce que ça met clairement en danger le personnel et les autres détenus. Et on est énervés parce que les politiques crient au scandale quand un type comme le chef du gang des barbares se filme dans sa cellule. À côté de ça, on ne nous laisse pas les moyens de travailler. Des tonnes de portables et d'autres choses vont entrer dans la taule. C'est effroyable.»
Un mouvement national est annoncé le 6 novembre. Pour l'est de la France, les organisations syndicales prévoient de manifester devant la direction interrégionale de Strasbourg. Une direction interrégionale des Services pénitentiaires qui n'a pas donné suite à nos questions.
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