Six personnes comparaissaient pour avoir introduit 62 g de cannabis à la maison d’arrêt. Une sexagénaire, mère d’un détenu, l’avait caché dans sa poche.
Une petite dame frêle se tenait, ce jeudi, à la barre du tribunal de Tours, aux côtés de quatre hommes présentés par le procureur comme des « gabarits » dans le milieu de la délinquance. Deux d'entre eux, Yassine et Mathias, comparaissaient détenus, avec 11 et 14 condamnations à leurs casiers ; deux autres, Kamel et Stéphane, le fils de la sexagénaire, se présentaient libres ; un cinquième, Damien, était absent à l'audience.
A la barre, la femme a reconnu avoir introduit, le 7 juillet 2010, 62 g de cannabis à la maison d'arrêt de Tours où était incarcéré son fils. Stéphane, 27 ans à l'époque et déjà condamné trois fois, lui avait auparavant confié faire l'objet de pressions de la part d'autres détenus.
Juste avant le parloir, la mère avait été abordée non loin de la maison d'arrêt par Kamel.
Un paquet contenant deux barres et demi de cannabis lui avait été remis. Elle l'avait caché dans sa poche et, une fois dans la prison, l'avait donné à son fils.
La drogue sera découverte lors de la fouille du détenu avant son retour en cellule. Ressortie, la sexagénaire avait reçu de nombreux appels – l'enquête permettra d'apprendre que certains avaient été passés par Yassine et Mathias depuis la prison – lui enjoignant de payer 450 € pour compenser la perte de la « marchandise ». Inquiète pour son fils, elle avait remis la somme à une femme dans le quartier de la Bergeonnerie.
« J'étais dépressive. Dans la panique, j'ai continué à faire n'importe quoi », explique-t-elle. L'argent aurait été acheminé à la prison par Damien, absent à l'audience. Suivront d'autres coups de fil inquiétants, réclamant 1.000 ou 3.000 €. Elle y mettra fin en menaçant de porter plainte, après s'être assurée, via son avocat, que son fils allait bien.
" La prison de Tours est connue pour être une passoire "
Devant les juges, ce jeudi, Stéphane a avoué qu'une partie du cannabis lui était en fait destinée : « J'avais envie de fumer et puis tout le monde fait ça en prison ! » Yassine a reconnu être le commanditaire de l'opération, Mathias son bras droit exécutant. Les deux hommes nient avoir menacé Stéphane. Ils se sont même excusés auprès de sa mère : « On cherchait quelqu'un pour amener du cannabis. Il a proposé un contact. On ne savait pas qu'il avait donné le numéro de téléphone de sa mère. On aurait honte à sa place. »
« 450 €, c'est cher pour 62 g ! », a insisté le procureur, requérant 30 mois de prison pour les commanditaires. « La prison de Tours est connue pour être une passoire », a remarqué l'un des avocats, contestant la longueur de la peine requise. « En octobre 2012, le cerveau d'un véritable trafic au sein de la maison d'arrêt n'avait pris que six mois. »
La dame a été condamnée à six mois de prison avec sursis, son fils Stéphane Requillard à 18 mois dont 12 avec sursis. Yassine Bencheikh et Mathias Ferreira écopent de 20 et 18 mois de prison, Kamel Bencheikh et Damien Bruneau, de six mois.
La Nouvelle République
A la barre, la femme a reconnu avoir introduit, le 7 juillet 2010, 62 g de cannabis à la maison d'arrêt de Tours où était incarcéré son fils. Stéphane, 27 ans à l'époque et déjà condamné trois fois, lui avait auparavant confié faire l'objet de pressions de la part d'autres détenus.
Juste avant le parloir, la mère avait été abordée non loin de la maison d'arrêt par Kamel.
Un paquet contenant deux barres et demi de cannabis lui avait été remis. Elle l'avait caché dans sa poche et, une fois dans la prison, l'avait donné à son fils.
La drogue sera découverte lors de la fouille du détenu avant son retour en cellule. Ressortie, la sexagénaire avait reçu de nombreux appels – l'enquête permettra d'apprendre que certains avaient été passés par Yassine et Mathias depuis la prison – lui enjoignant de payer 450 € pour compenser la perte de la « marchandise ». Inquiète pour son fils, elle avait remis la somme à une femme dans le quartier de la Bergeonnerie.
« J'étais dépressive. Dans la panique, j'ai continué à faire n'importe quoi », explique-t-elle. L'argent aurait été acheminé à la prison par Damien, absent à l'audience. Suivront d'autres coups de fil inquiétants, réclamant 1.000 ou 3.000 €. Elle y mettra fin en menaçant de porter plainte, après s'être assurée, via son avocat, que son fils allait bien.
" La prison de Tours est connue pour être une passoire "
Devant les juges, ce jeudi, Stéphane a avoué qu'une partie du cannabis lui était en fait destinée : « J'avais envie de fumer et puis tout le monde fait ça en prison ! » Yassine a reconnu être le commanditaire de l'opération, Mathias son bras droit exécutant. Les deux hommes nient avoir menacé Stéphane. Ils se sont même excusés auprès de sa mère : « On cherchait quelqu'un pour amener du cannabis. Il a proposé un contact. On ne savait pas qu'il avait donné le numéro de téléphone de sa mère. On aurait honte à sa place. »
« 450 €, c'est cher pour 62 g ! », a insisté le procureur, requérant 30 mois de prison pour les commanditaires. « La prison de Tours est connue pour être une passoire », a remarqué l'un des avocats, contestant la longueur de la peine requise. « En octobre 2012, le cerveau d'un véritable trafic au sein de la maison d'arrêt n'avait pris que six mois. »
La dame a été condamnée à six mois de prison avec sursis, son fils Stéphane Requillard à 18 mois dont 12 avec sursis. Yassine Bencheikh et Mathias Ferreira écopent de 20 et 18 mois de prison, Kamel Bencheikh et Damien Bruneau, de six mois.
La Nouvelle République
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