Quatre personnes, dont deux détenus et un surveillant, ont été jugées hier à Colmar pour un trafic de cannabis et d’alcool à la centrale d’Ensisheim.
À la barre du tribunal correctionnel de Colmar, hier, ils sont quatre : un homme de 52 ans condamné pour meurtre (en visioconférence depuis la maison centrale de Saint-Maur), un homme de 42 ans incarcéré à Ensisheim pour des braquages, un surveillant pénitentiaire de 37 ans et un habitant de Huningue de 28 ans. Quatre à devoir répondre d’un trafic de cannabis et de whisky organisé au sein de la maison centrale d’Ensisheim, entre mars 2011 et mai 2013.
Au mois d’avril 2013, deux rapports de la directrice adjointe de la centrale et un courrier rédigé par le détenu de 42 ans permettent d’établir qu’un trafic est organisé au sein de l’établissement. Le 6 mai, lors de la fouille de la cellule de Salikhoja Arthukkoyajev, 52 ans, 80 grammes de résine de cannabis, de l’alcool et une balance de cuisine sont découverts. Considéré comme le « chef », le quinquagénaire aurait continué un trafic qui existait déjà.
Le détenu de 42 ans, Franck Rost, est son « bras droit » : auxiliaire vidéo à la centrale, il peut circuler dans la prison et donc livrer les « clients ». Les détenus payent alcool et drogue avec des cartouches de cigarettes. Cartouches que le quinquagénaire fait ensuite revendre à l’extérieur.
C’est là qu’intervient le surveillant pénitentiaire : c’est lui qui revend les cartouches de cigarettes et qui aurait fait entrer la drogue dans la centrale. Le surveillant avait notamment acheté 100 grammes de résine à l’habitant de Huningue. Pendant l’audience, le quadragénaire et le fournisseur de drogue ne sont quasiment pas revenus sur leurs déclarations en garde à vue. En revanche, alors qu’il avait reconnu son implication dans le trafic pendant l’enquête, Salikhoja Arthukkoyajev assure n’avoir « rien vendu en détention ». Surtout, il a répété à plusieurs reprises qu’il « ne travaille pas avec les surveillants ».
L’employé de l’administration pénitentiaire a, quant à lui, clamé son innocence : « Je n’ai jamais participé à un quelconque trafic au sein de la maison centrale. »
« Le monde du silence et des représailles »
S’appuyant sur le dossier et non sur les déclarations pendant l’audience, la représentante du parquet a montré qu’elle n’était pas dupe : « La prison, c’est le monde du silence et des représailles. Et on le retrouve aujourd’hui dans ce tribunal. » Elle a requis des peines allant de huit mois avec sursis pour le fournisseur à quatre ans ferme pour le chef.
Lors des plaidoiries de la défense, Me Michael Santelli, pour Franck Rost, a rappelé que c’est grâce au courrier de son client que le dossier existe. « Même s’il a participé à ce trafic, quand on révèle une infraction, on doit être récompensé », glisse-t-il au tribunal. L’avocate du surveillant a plaidé la relaxe : « On a surfé sur les rumeurs pour en arriver là. »
Le tribunal a eu la même lecture du dossier que le parquet, et a déclaré coupable les quatre hommes : quatre ans ferme pour Salikhoja Arthukkoyajev ; 18 mois ferme pour Franck Rost ; 18 mois, dont six avec sursis, pour le surveillant (avec interdiction d’exercer cette profession), et huit mois avec sursis pour le fournisseur.
L'Alsace
Au mois d’avril 2013, deux rapports de la directrice adjointe de la centrale et un courrier rédigé par le détenu de 42 ans permettent d’établir qu’un trafic est organisé au sein de l’établissement. Le 6 mai, lors de la fouille de la cellule de Salikhoja Arthukkoyajev, 52 ans, 80 grammes de résine de cannabis, de l’alcool et une balance de cuisine sont découverts. Considéré comme le « chef », le quinquagénaire aurait continué un trafic qui existait déjà.
Le détenu de 42 ans, Franck Rost, est son « bras droit » : auxiliaire vidéo à la centrale, il peut circuler dans la prison et donc livrer les « clients ». Les détenus payent alcool et drogue avec des cartouches de cigarettes. Cartouches que le quinquagénaire fait ensuite revendre à l’extérieur.
C’est là qu’intervient le surveillant pénitentiaire : c’est lui qui revend les cartouches de cigarettes et qui aurait fait entrer la drogue dans la centrale. Le surveillant avait notamment acheté 100 grammes de résine à l’habitant de Huningue. Pendant l’audience, le quadragénaire et le fournisseur de drogue ne sont quasiment pas revenus sur leurs déclarations en garde à vue. En revanche, alors qu’il avait reconnu son implication dans le trafic pendant l’enquête, Salikhoja Arthukkoyajev assure n’avoir « rien vendu en détention ». Surtout, il a répété à plusieurs reprises qu’il « ne travaille pas avec les surveillants ».
L’employé de l’administration pénitentiaire a, quant à lui, clamé son innocence : « Je n’ai jamais participé à un quelconque trafic au sein de la maison centrale. »
« Le monde du silence et des représailles »
S’appuyant sur le dossier et non sur les déclarations pendant l’audience, la représentante du parquet a montré qu’elle n’était pas dupe : « La prison, c’est le monde du silence et des représailles. Et on le retrouve aujourd’hui dans ce tribunal. » Elle a requis des peines allant de huit mois avec sursis pour le fournisseur à quatre ans ferme pour le chef.
Lors des plaidoiries de la défense, Me Michael Santelli, pour Franck Rost, a rappelé que c’est grâce au courrier de son client que le dossier existe. « Même s’il a participé à ce trafic, quand on révèle une infraction, on doit être récompensé », glisse-t-il au tribunal. L’avocate du surveillant a plaidé la relaxe : « On a surfé sur les rumeurs pour en arriver là. »
Le tribunal a eu la même lecture du dossier que le parquet, et a déclaré coupable les quatre hommes : quatre ans ferme pour Salikhoja Arthukkoyajev ; 18 mois ferme pour Franck Rost ; 18 mois, dont six avec sursis, pour le surveillant (avec interdiction d’exercer cette profession), et huit mois avec sursis pour le fournisseur.
L'Alsace
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