La saga judiciaire opposant André Bamberski à Dieter Krombach, qu'il a fait condamner pour la mort de sa fille, s'invite à nouveau dans les prétoires, jeudi et vendredi, à Mulhouse: cette fois c'est le Français qui est jugé, pour avoir commandité l'enlèvement en Allemagne de son ennemi juré.
André Bamberski
André Bamberski, 76 ans, doit répondre devant le tribunal correctionnel de Mulhouse d'enlèvement et séquestration en bande organisée, ainsi que de complicité de violences volontaires. Il encourt cinq ans de prison. La décision du tribunal sera soit rendue vendredi à l'issue du procès, soit mise en délibéré à une date ultérieure.
Dieter Krombach, qui à 79 ans purge à la prison de la Santé à Paris une peine de 15 ans de réclusion, n'assistera pas à l'audience en raison de son état de santé, a dit son avocat, Me Yves Levano. "Il n'attend rien de ce procès. Il n'attend pas la décision du tribunal pour savoir quel rôle M. Bamberski a joué dans son enlèvement, il le connaît parfaitement!", a ajouté l'avocat. La justice soupçonne M. Bamberski d'avoir organisé le rapt de Dieter Krombach, le 17 octobre 2009 devant son domicile en Bavière, afin de le livrer à la justice française. Quelques heures plus tard, dans la nuit du 17 au 18 octobre, le médecin allemand avait été retrouvé ligoté, bâillonné et blessé au visage, sous le porche d'un immeuble près du tribunal de Mulhouse.
M. Bamberski, un ancien expert comptable qui a consacré de longues années de sa vie à son combat judiciaire contre Dieter Krombach, avait lui-même prévenu la police, afin qu'elle aille défaire de ses liens le médecin allemand, et qu'elle l'interpelle. Le père de Kalinka, qui réside près de Toulouse, s'était ensuite lui-même rapidement rendu à Mulhouse, où la police n'avait pas eu de mal à l'interpeller pour l'interroger. Aux côtés de M. Bamberski comparaîtront un Kosovar de 43 ans et un Géorgien de 28 ans, auteurs présumés de l'enlèvement, ainsi qu'une journaliste autrichienne de 54 ans soupçonnée d'avoir joué l'intermédiaire entre eux et M. Bamberski.
M. Bamberski, un ancien expert comptable qui a consacré de longues années de sa vie à son combat judiciaire contre Dieter Krombach, avait lui-même prévenu la police, afin qu'elle aille défaire de ses liens le médecin allemand, et qu'elle l'interpelle. Le père de Kalinka, qui réside près de Toulouse, s'était ensuite lui-même rapidement rendu à Mulhouse, où la police n'avait pas eu de mal à l'interpeller pour l'interroger. Aux côtés de M. Bamberski comparaîtront un Kosovar de 43 ans et un Géorgien de 28 ans, auteurs présumés de l'enlèvement, ainsi qu'une journaliste autrichienne de 54 ans soupçonnée d'avoir joué l'intermédiaire entre eux et M. Bamberski.
"J'assume"
Le Français a reconnu avoir agi pour faire en sorte que l'Allemand soit enfin jugé en France pour sa responsabilité dans la mort en 1982 de Kalinka - fille de Bamberski et belle-fille de Krombach -, alors âgée de 14 ans. Jusqu'à cet épisode, le Dr Krombach vivait libre outre-Rhin malgré le mandat d'arrêt dont il faisait l'objet en France à la suite de sa condamnation par contumace. La justice allemande, de son côté, l'avait définitivement blanchi en 1987 dans cette affaire Kalinka.
A la suite de son interpellation à Mulhouse, le Dr Krombach a pu comparaître devant une cour d'assises en France. Il a ainsi été condamné à deux reprises à 15 ans de réclusion criminelle, fin 2011 puis fin 2012, pour violences volontaires aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Sa condamnation est devenue définitive début avril, après le rejet de son pourvoi en cassation. Lors du dernier procès Krombach, à Créteil en décembre 2012, l'avocat général avait salué le rôle joué par André Bamberski dans cette affaire. "Sans lui, il n'y aurait jamais eu de procès. (...) Il y a eu cet enlèvement, mais la cause est juste", avait-il souligné.
Un argument qu'André Bamberski compte reprendre à son compte à la barre du tribunal de Mulhouse: il demandera à la justice "de reconnaître qu'il a fait son devoir de père", selon son défenseur, Me Laurent de Caunes. L'avocat compte plaider la relaxe, en arguant que son client a été amené à commettre ces actes illégaux du fait d'une "contrainte morale". "J'assume la responsabilité d'avoir pris la décision de faire transporter Krombach d'Allemagne en France", a dit de son côté M. Bamberski, qui réfute cependant être le "commanditaire" de l'enlèvement car il fait valoir qu'il n'a "pas versé un euro" aux exécutants. Les enquêteurs avaient cependant trouvé dans sa chambre d'hôtel de Mulhouse une enveloppe avec 19.000 euros en liquide. Selon ses déclarations, cette somme devait servir à "dédommager" les ravisseurs, même si rien ne lui avait été demandé.
A la suite de son interpellation à Mulhouse, le Dr Krombach a pu comparaître devant une cour d'assises en France. Il a ainsi été condamné à deux reprises à 15 ans de réclusion criminelle, fin 2011 puis fin 2012, pour violences volontaires aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Sa condamnation est devenue définitive début avril, après le rejet de son pourvoi en cassation. Lors du dernier procès Krombach, à Créteil en décembre 2012, l'avocat général avait salué le rôle joué par André Bamberski dans cette affaire. "Sans lui, il n'y aurait jamais eu de procès. (...) Il y a eu cet enlèvement, mais la cause est juste", avait-il souligné.
Un argument qu'André Bamberski compte reprendre à son compte à la barre du tribunal de Mulhouse: il demandera à la justice "de reconnaître qu'il a fait son devoir de père", selon son défenseur, Me Laurent de Caunes. L'avocat compte plaider la relaxe, en arguant que son client a été amené à commettre ces actes illégaux du fait d'une "contrainte morale". "J'assume la responsabilité d'avoir pris la décision de faire transporter Krombach d'Allemagne en France", a dit de son côté M. Bamberski, qui réfute cependant être le "commanditaire" de l'enlèvement car il fait valoir qu'il n'a "pas versé un euro" aux exécutants. Les enquêteurs avaient cependant trouvé dans sa chambre d'hôtel de Mulhouse une enveloppe avec 19.000 euros en liquide. Selon ses déclarations, cette somme devait servir à "dédommager" les ravisseurs, même si rien ne lui avait été demandé.
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