L'homme, au service de la procureur du parquet financier, a été mis en examen mercredi pour "faux et usage de faux". C'est la magistrate qui l'a démasqué.
L'AFFAIRE. Un chauffeur mythomane qui roulait des mécaniques. L'affaire pourrait prêter à sourire, mais risque de provoquer quelques remous au Palais de Justice de Paris. Le chauffeur de la patronne du tout jeune parquet national financier, une des plus hautes magistrates de France, a été mis en examen mercredi pour "faux et usage de faux". L'homme, employé en contrat à durée déterminée rêvait d'être titularisé. Afin de convaincre sa hiérarchie de l'engager, il a rédigé une fausse attestation, très élogieuse à son égard, en imitant la signature de sa patronne. Sauf que c'est elle-même qui a découvert le pot aux roses… et le parcours d'un mythomane notoire.
Il imite la signature de sa patronne. Dans cette affaire, le faussaire n'a pas été très malin. L'homme avait glissé sa fausse attestation dans un dossier censé contenir tous ses états de service afin de vanter sa candidature. Problème : ce même dossier a forcément fini par arriver sur le bureau d'Eliane Houlette, la procureur à la tête du Parquet National Financier. C'est ainsi qu'en épluchant les feuillets, la super magistrate à découvert la supercherie.
Un homme déjà condamné… Plus dérangeant, Eliane Houlette a également découvert, avec stupeur, que le chauffeur qu'on lui avait attribué lors de sa prise de fonction était un mythomane déjà condamné par la justice. Une condamnation trop légère pour figurer sur le bulletin n°2 du casier judiciaire, de telle sorte que personne, à la cour d'appel de Paris, n'était au courant de ses antécédents.
…qui se rêvait agent-double. Le quinquagénaire a tout de même fait de la prison, il y a une dizaine d'années, pour une rocambolesque affaire d'espionnage. Il avait proposé à un ancien officier du renseignement français, déjà condamné pour trahison en faveur de la Serbie, de travailler pour les services secrets iraniens. Une simple recherche sur internet permet de découvrir un personnage haut en couleurs que plusieurs articles présentent comme un hurluberlu. Engagé volontaire dans l'armée, animateur d'un faux site web de la DGSE, l'homme s'est notamment amusé à alimenter la rumeur selon laquelle la CIA était impliquée dans les attentats du 11 septembre.
Comment a-t-il pu être embauché ? La question est désormais de comprendre comment un individu avec un tel pedigree a-t-il pu être embauché au sein d'un des services judiciaires les plus sensibles de France. D'autant que selon le Parisien, qui révèle l'affaire, "des documents judiciaires issus de deux procédures traitées par le parquet financier" ont été retrouvés lors d'une perquisition à son domicile.
Inquiétant lorsque l'on sait que ce service est en charge de certaines des affaires les plus chaudes du moment, telles que l’affaire Cahuzac, les soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy et le volet France Télévision de l'affaire Bygmalion.
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