Une trentaine de surveillants de la prison de Maubeuge ont bloqué l’entrée de l’établissement ce lundi. Un mouvement de grogne lancée par le syndicat UFAP-UNSA justice, pour dénoncer un climat d’insécurité.
Des barricades, des centaines de pneus en feu et des surveillants qui distribuent des tracts aux automobilistes. La prison de Maubeuge a été bloquée durant une bonne partie de la journée ce lundi suite à un mouvement syndical lancé par UFAP-UNSA. Les extractions de détenus ont été annulées. Seuls un médecin et une infirmière ont été autorisés à entrer pour les éventuelles urgences médicales.
« Occasion rêvée »
Au total, une trentaine de surveillants pénitentiaires ont été mobilisés pour dénoncer, selon le syndicat, des conditions de travail qui deviennent périlleuses au sein de la prison. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été la découverte de balles d’un calibre 9mm à la fin du mois de mai. « Il y avait pratiquement un chargeur entier », déplore Christophe Loyer, secrétaire local d’UFAP-UNSA. Dans la foulée, une fouille avait été ordonnée. Mais seules 27 cellules ont été ciblées, dans une prison qui en compte 200. « Lorsque la prison a été évacuée en fin d’année, nous avions déjà demandé une fouille complète. C’était l’occasion rêvée car les détenus n’étaient plus-là, mais cette demande a été refusée par la direction », ajoute Christophe Loyer. Et de poursuivre : « Lorsque je travaillais à Nanterre, un établissement largement plus grand que Maubeuge, on a fouillé toute la prison pour seulement deux balles retrouvées au parloir. »
« Une passoire »
Aux yeux de nombreux surveillants, la prison deviendrait une véritable « passoire ». Au quotidien, téléphones portables, produits stupéfiants et objets en tout genre se retrouvent entre les mains des détenus. « Il y a quelques jours, un gradé a été agressé avec un couteau », confie un fonctionnaire.
Pour UFAP-UNSA, les violences ont tendance à se multiplier envers le personnel. « On accueille de plus en plus de détenus qui font l’objet de mesure d’ordre et de sécurité. Ce sont des personnes sensibles qui viennent d’autres établissements en France, et que l’on doit particulièrement surveiller », souligne le secrétaire local.
Présents ce lundi matin sur le site, les membres de la direction de la prison n’ont pas souhaité faire de commentaire sur ce mouvement. Une direction qui n’a pas non plus répondu favorablement aux revendications des surveillants (lire ci-dessous).
Les syndicats n’obtiennent pas gain de cause auprès de leur direction
Une délégation de surveillants a été reçue dans la journée de lundi par la direction du centre pénitentiaire de Maubeuge. Les représentants du syndicat UFAP-UNSA avaient des revendications précises, à l’instar de l’installation de fils barbelés Concertina pour mieux protéger l’intérieur de l’établissement. Le syndicat a évalué le coût de l’installation à environ 2 000 €. Des formations liées à la sécurité avaient déjà été réclamées en mai dans un tract diffusé par le syndicat.Mais toutes ces demandes sont restées lettres mortes, ce lundi. Le blocage de la prison a été levé en début d’après-midi. « Mais on ne va pas en rester là », a fait savoir le secrétaire local Christophe Loyer.
Le mouvement de grogne risque de prendre de l’ampleur. UFAP-UNSA annonce déjà de nouvelles actions dans les semaines à venir.
La Voix du Nord
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