Pendant plusieurs mois, un surveillant de la maison d'arrêt d'Évreux (Eure) aurait fait entrer illégalement des objets, qu'il remettait à des détenus. Il a été mis en examen.
Un surveillant pénitentiaire est soupçonné d’avoir introduits des objets à l’intérieur de la maison d’arrêt d’Évreux (Eure). Du matériel qu’il aurait ensuite transmis à certains détenus.
Une information judiciaire a été ouverte et l’enquête est désormais entre les mains d’un juge d’instruction. Lundi 29 février 2016, le surveillant, père de famille, aurait été surpris « en possession de matériel divers, sur son lieu de travail », indique une source judiciaire à Normandie-actu.
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Le trentenaire a été interpellé par les policiers du commissariat d’Évreux, puis placé en garde à vue dans les locaux du Service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Rouen. Mercredi 2 mars 2016, le fonctionnaire a été mis en examen pour « corruption passive par un dépositaire de l’autorité publique », « introduction illicite de produits » et « tentative d’introduction illicite de produits ».
Le surveillant avoue
Lors de sa garde à vue, « il a admis les faits, explique son avocat, Maître Laurent Taffou. Mais il n’y a pas eu de contreparties financières. Dans ce cas, on est face à la solitude du surveillant ». Selon nos informations, ce “trafic” était en place depuis 5 à 6 mois maximum. L’avocat indique que son client était dans un « état dépressif » :
“Il traverse une période difficile d’un point de vue personnel. On n’y arrive pas comme ça. Il était en contact avec des personnes dangereuses. Ça a commencé par de la séduction. Un détenu pouvait paraître sympathique, la relation pouvait sembler désintéressée, au départ. Dès qu’on a fait passer un premier paquet, c’est difficile de renoncer ensuite, parce qu’il y a un risque d’être dénoncé.
”
Des menaces à l’encontre de sa famille
Maître Taffou évoque aussi « des menaces » envers son client : « On lui fait rapidement comprendre qu’on a des informations sur lui et sa famille. » Le surveillant n’aurait jamais formellement alerté sa hiérarchie, mais, selon son avocat, « il avait une façon de ce comporter qui lui a semblé être des alertes. Il a donné des signes, comme quelqu’un qui a peur d’aller au travail. Il a vécu du harcèlement. »
Aucun autre surveillant ne serait impliqué dans cette affaire. Le père de famille a été placé en détention provisoire. Il risque de la prison ferme. « Dans toutes les prisons de France, les agents, du surveillant au directeur, passent par un portique de détection de métaux, et les sacs au rayons X, mais on ne fouille pas les surveillants », précise Sébastien Ménard, secrétaire régional Ufap-Unsa justice qui déplore, s’ils étaient avérés, les agissements supposés de son collègue.
Le parquet d’Évreux n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.
Normandie Actu
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