dimanche 20 mars 2016

Rémunération des gardiens de prison : le grand bazar

Primes injustifiées, utilisation frénétique des heures supplémentaires... Le dernier rapport de la Cour des comptes tance la gestion du personnel pénitentiaire. Le ministre de la Justice devra y répondre.

La gestion du personnel pénitentiaire est le premier poste de dépense du ministère de la Justice. Photo AFP

C'est un rapport qui n'est pas public, mais auquel le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, doit rapidement apporter des réponses.

La Cour des comptes épingle la gestion du personnel pénitentiaire, jugée à la fois inefficace et opaque, rapporte Le Monde. L'administration pénitentiaire est notamment épinglée sur les privilèges accordés à des représentants syndicaux.

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"Une tradition coûteuse du dialogue social", explique le rapport. Ainsi, 226 agents bénéficient d'une décharge de 40% de service. Grâce au cumul des autorisations d'absence, ces syndicalistes ne sont en fait jamais à leur poste... "Une situation étonnante alors que les prisons souffrent d’une insuffisance chronique de surveillants", pointe Le Monde.

Prime "draperie civile"

Autre dispositif épinglé : "une compensation financière pour activité syndicale". En 2014, 200 agents ont perçu en moyenne 2668 euros, selon l'institution.
En revanche, la Cour des comptes note avec satisfaction que la directrice de l'administration pénitentiaire, Isabelle Gorce, a supprimé une prime "draperie civile" de 534 euros, dévolue aux permanents syndicaux qui sont dispensés d'uniforme. Dans le même temps, des négociations ont été ouvertes sur d'autres primes...

Contourner la grille salariale

Ces multiples arrangements auraient pour but de contourner une grille salariale très contrainte. Les agents pénitentiaires sont les seuls à pouvoir exercer dans la fonction publique sans diplôme. Les rémunérations s'échelonnent entre 1500 et 2500 euros.
Pour gonfler leur rémunération, les agents usent et abusent donc des heures supplémentaires.

Réponse avant le 23 mars

Entre 2009 et 2014, les effectifs ont augmenté de 9%, la masse salariale de 17,7%, les primes et indemnités de 23,5%.
Jean-Jacques Urvoas a exactement jusqu'au 23 mars pour formuler sa réponse à la Cour des Comptes.

Le Progrès

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