Un détenu du centre pénitentiaire de Pémégnan n'a pas le droit de voir son nourrisson né en décembre 2015. Motif invoqué : les conditions d'hygiène des parloirs.
La compagne du détenu mais aussi l'Observatoire International des Prisons dénoncent une décision arbitraire et injuste.
La petite fille est née le 10 décembre 2015, le jour de l'incarcération de Kamel. Depuis, ce père de famille de 31 ans ne l'a jamais rencontrée.
Le 15 janvier 2016 la juge d'instruction en charge de son dossier refuse à ce Palois en détention provisoire à Mont-de-Marsan de recevoir des visites de son bébé au parloir au motif que "les conditions d'hygiène d'un parloir de maison d'arrêt ne sont pas compatibles avec la présence d'un si jeune enfant".
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Les conditions d'hygiène des parloirs mises en cause
Une raison que ne comprennent pas les différents acteurs du dossier rencontrés ou joints par France Bleu Gascogne, en premier lieu la compagne de Kamel. "Des bébés, j'en vois tous les samedi au parloir", raconte Sabrina, "notamment des touts-petits, qui ont moins d'un an".
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C'est pas vrai, c''est très propre.
— Sabrina, la compagne de Kamel
La jeune femme vit très mal la situation : "Notre fille vient d'avoir trois mois et son père ne l'a jamais vu, ne l'a jamais touchée ni sentie. C'est très dur".
"Elle a trois mois, il ne l'a pas encore vue", Sabrina, la compagne
A deux reprises la juge du tribunal de Pau en charge du dossier refuse le permis de visite pour le bébé. Désormais, Kamel et sa compagne en appellent à la Cour européenne des Droits de l'Homme. Le 2 mars 2016 un juge administratif a également ordonné la désignation d'un huissier chargé de "constater sur place l'état des parloirs de la maison d'arrêt et de déterminer s'ils sont dangereux pour la santé de l'enfant".
Guy Labau a déjà son idée sur la question. Il est responsable de l'association Tournesols qui accueille les familles de détenus avant et après les parloirs. "Nous sommes très surpris. En huit ans, c'est la première fois que j'entends que les parloirs de Mont-de-Marsan sont sales. Ils sont tout à fait normaux, modernes, individuels, le ménage est fait tous les jours".
Il y a pourtant des bébés au parloir-reportage Nelly Assénat
De son côté l'Observatoire International des Prisons (OIP) s'est emparé du dossier pour le médiatiser et dénoncer en même temps des décisions "arbitraires de certains juges qui estiment que les enfants n'ont pas leur place en prison" dit Delphine Payen-Fourment, la coordinatrice Sud-Ouest de l'OIP.
France Bleu
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