Florent Gonçalves, directeur de la prison de Versailles, a eu une liaison amoureuse avec une détenue, celle qui a joué le rôle de l'appât dans l'enlèvement d'Ilan Halimi pour le gang des barbares en 2006.
Condamné par la justice, il avait sorti un livre "Défense d'aimer" en 2012 qui a inspiré le film "Eperdument" réalisé par Pierre Godeau qui sort mercredi 2 mars. Il s'est confié à TF1.
"Il n'y a rien d'autre à retenir que l'histoire d'amour". Florent Gonçalves était directeur de la prison de Versailles quand Emma, l'appât d'Ilan Halimi pour le gang des barbares, entre dans sa vie.
Dans le huis-clos carcéral, les deux vont se lier et entretenir une histoire d'amour interdite. Auteur de "Défense d'aimer" publié en 2012 (Presse de la Cité), Florent Gonçalves a participé à l'écriture du scénario d'"Eperdument", inspiré par son récit, réalisé par Pierre Godeau et qui sort mercredi 2 mars. Il s'est confié au journaliste de TF1, Axel Monnier.
Jugé pour avoir accordé des faveurs à la détenue entre 2009 et 2010, l'ancien directeur de prison est condamné en 2012 à un an ferme et 10.000 euros d'amende. Puces téléphoniques, colis, argent... La jeune femme était surnommée "la directrice".
"On n'en sort pas indemne"
De ce passé, "il n'y a rien d'autre à retenir que l'histoire d'amour, explique Florent Gonçalves à TF1. Une histoire d'amour est assez banale. Celle-ci a ceci de particulier qu'elle était interdite non par la morale mais par la loi. C'est assez rare, exceptionnel. Ca confère à cette histoire une nature un peu différente d'autres histoires", estime-t-il.
Sept ans après sa condamnation, Florent Gonçalves affirme avoir fait une croix sur cette partie de sa vie. "Elle est évacuée, explique-t-il. Mais on n'en sort pas indemne". Il tient à minimiser l'importance de la relation qu'il a eu avec cette détenue si particulière. "Ce n'est pas l'histoire qui a le plus d'impact, mais le traitement des médias. Derrière, j'ai dû affronter deux procès", explique-t-il.
Avec un livre et maintenant un film, l'homme estime avoir "tout fait pour retourner l'histoire" et retracer les conséquences de sa liaison : la perte de son travail, de sa famille et de ses amis. "La réalisation du film, c'est la consécration de cette démarche. Le film est la continuité du livre".
Le succès, la clé de la réhabilitation ?
"Retourner l'histoire", c'est aussi rétablir sa vérité, balayer "toutes les inexactitudes". "Beaucoup de choses ont été dites, ajoute-t-il. A chaque fois qu'il y a une histoire, des personnes se sentent autorisés à commenter. Et globalement, ce sont les moins informés qui commentent le plus. Et là c'est ce qu'il s'est passé. J'ai entendu beaucoup de choses inexactes".
Pour Florent Gonçalves, c'est le succès d'Eperdument et le "plaisir qu'auront les spectateurs à voir le film" qui pourra "leur montrer cette histoire sous un aspect que beaucoup n'aurait pas pensé". La prestation de Guillaume Gallienne qui donne la réplique à Adèle Exarchopoulos ? "Il s'en est sorti de manière admirable. C'est très troublant. Je le vois avancer dans les couloirs, c'est l'image que pouvaient avoir des personnes qui me voyaient arriver. C'est une performance assez surprenante".
TF1
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